Gouvernement: les défis et les priorités de la rentrée

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Revue de presseKiosque360. Avec une nouvelle équipe en place, le gouvernement El Othmani fait face à de nombreux défis et priorités. Lesquels défis et priorités ont été définis par le souverain dans les deux derniers discours du Trône et dans le discours du 20 août dernier.

Le 13/10/2019 à 18h27

La session parlementaire, ouverte vendredi 11 octobre avec le traditionnel discours royal devant les élus de la Nation, sera décisive pour l’avenir du Maroc, aussi bien sur le plan économique que politique. Les lois et les dossiers que les parlementaires auront à débattre et à adopter au cours de cette session sont, il est vrai, d’une grande importance, souligne le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 14 octobre. Le souverain a, en effet, annoncé une feuille de route pour les parlementaires, avec un certain nombre de priorités et des textes de loi qu’il faut adopter. En même temps, le gouvernement se voit fixer, lui aussi, un délai pour concrétiser sa conception des chantiers d’importance qu’il compte lancer prochainement.

Pour les deux institutions, la première priorité est d’adopter le projet de Loi de finances (PLF) de l’année 2020 qui intervient, précise le quotidien, dans une conjoncture particulièrement difficile, caractérisée notamment par la baisse du taux de croissance. Ce n’est pas seulement pour cela que le PLF 2020 est si particulier, note le quotidien. Le projet de budget de cette année amorce, en effet, un changement économique qui devrait intervenir avec le lancement du nouveau modèle de développement, dont la commission chargée de l’élaboration sera nommée incessamment.

Ainsi, que ce soit dans le dernier discours du Trône ou dans le discours du 20 août, le souverain a fixé clairement les priorités du gouvernement. A la tête de ces priorités, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Le souverain a, dans cette perspective, incité le gouvernement à mettre en place des projets de développement et des politiques sociales à même de répondre aux attentes des citoyens.En effet, relève le quotidien, le roi a appelé le gouvernement à entamer la préparation d’une nouvelle génération de grands plans sectoriels, «cohérents et harmonieux, susceptibles de servir de pilier au modèle de développement dans sa nouvelle version». La rénovation du modèle de développement national, en elle-même, poursuit Al Akhbar en reprenant un extrait du discours du Trône, «est le préalable à l’émergence d’une étape nouvelle dans laquelle nous souhaitons, avec l’aide de Dieu, engager le Maroc».

De ce fait, outre le défi de la mise en place d’une nouvelle génération de plans sectoriels, le Maroc verra le lancement d’un nouveau modèle de développement. Comme précisé plus haut, la commission sera nommée par le roi lors de l’actuelle rentrée parlementaire. Citant le même discours royal, le quotidien rappelle que le souverain a «veillé à ce que cette commission, par sa composition, regroupe différentes disciplines académiques et diverses sensibilités intellectuelles, en y faisant siéger des compétences nationales issues du public et du privé. Outre l’expérience et une exigence d’impartialité, ces profils doivent être suffisamment outillés pour comprendre les dynamiques à l’œuvre au sein de la société et aller au-devant de ses attentes, sans jamais perdre de vue l’intérêt supérieur de la Nation».

Autre défi, autre priorité. Le souverain a également insisté à l’occasion d’un précédent discours sur la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales. C’est ainsi que le roi a appelé le gouvernement à mettre en place un «Registre Social Unique», qui «représente un début prometteur, susceptible d’induire un accroissement progressif du rendement des programmes sociaux, à court et à moyen terme». Ce RSU, rappelle Al Akhbar qui cite un extrait du discours royal du 29 juillet 2018, «est un système national d’enregistrement des familles qui pourront bénéficier des programmes d’appui social. Les ménages habilités à jouir des prestations de ce régime seront déterminés selon de rigoureux critères objectifs et grâce aux nouvelles technologies».Il s’agit, poursuit Al Akhbar, toujours en se référant au discours du Trône de 2018, «d’un projet social stratégique et ambitieux, qui touche de larges franges de la population marocaine». Sa portée «dépasse de loin le cadre d’un programme gouvernemental pour un seul mandat et va au-delà d’une vision attribuée à un département ministériel, à un acteur partisan ou à un acteur politique». A ce niveau, le gouvernement et tous les acteurs concernés sont donc invités, conclut le journal, à entreprendre une restructuration globale et profonde des programmes et des politiques nationales d’appui et de protection sociale.

Par Amyne Asmlal
Le 13/10/2019 à 18h27