Gouvernement: Le roi n'avait pas d'obligation constitutionnelle pour désigner un autre responsable au sein du PJD

Map

Rien dans la Constitution n'oblige le roi à désigner un autre responsable du parti vainqueur des élections, en l’occurrence le PJD, en remplacement d'Abdelilah Benkirane. Le souverain avait en effet d'autres options, mais il a fait un choix hautement politique. Les explications.

Le 17/03/2017 à 14h32

Le roi a pris la décision de désigner un autre responsable du PJD qu’Abdelilah Benkirane pour former le gouvernement, «en concrétisation de sa volonté sincère et de son souci permanent de consolider le choix démocratique et de préserver les acquis réalisés par notre pays dans ce domaine», est-il clairement précisé dans le communiqué du Cabinet royal, diffusé mercredi 15 mars.

Dans le communiqué du Cabinet royal, il est précisé que le chef de l’Etat disposait d’autres options, mais il a établi un choix. «SM le Roi a opté pour cette haute décision, parmi toutes les autres options que lui accordent le texte et l’esprit de la Constitution, en concrétisation de sa volonté sincère et de son souci permanent de consolider le choix démocratique et de préserver les acquis réalisés par notre pays dans ce domaine», précise le communiqué du Cabinet royal.

La majorité des observateurs se sont attardés sur la désignation d’un responsable au sein du PJD, mais ne sont pas arrêtés aux autres options qu’accordent au roi du Maroc «le texte et l’esprit de la Constitution».

«Rien dans la Constitution n’obligeait le roi à désigner un autre responsable du PJD pour former le gouvernement», explique le politologue Manar Slimi, dans une déclaration à le360. Et d’ajouter: «le fait de désigner comme chef du gouvernement une personnalité au sein du PJD n’est pas une obligation constitutionnelle, mais un choix politique». Il en ressort que le souverain a fait un choix politique, en conformité avec un engagement personnel en faveur de la consolidation démocratique de l’Etat de droit.

«Le souverain avait, en effet, d’autres recours qui lui sont conférés par le texte et l’esprit de la Constitution, notamment celui de convoquer de nouvelles élections ou encore de confier à un responsable d’un autre parti la mission de former un gouvernement», affirme l’expert en droit constitutionnaliste. Il convient en effet de garder à l’esprit les autres solutions que Mohammed VI a préféré –par choix et non pas par contrainte– de ne pas rendre effectives.

Par Ziad Alami
Le 17/03/2017 à 14h32