Gouvernement El Othmani: une année tumultueuse

Saâd-Eddine El Othmani.

Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Le gouvernement El Othmani fêtera son premier anniversaire ce mercredi 4 avril. Que faut-il retenir d'une année d'existence de cet Exécutif? Une série de tumultes et un grave attentisme, selon un éditorialiste d'Al Ahdath Al Maghribiya.

Le 01/04/2018 à 22h45

"Une année qui semble avoir duré une éternité". Telle est la sentence prononcée par un éditorialiste d'Al Ahdath Al Maghribiya, à propos de cette première année d'existence du gouvernement El Othmani.Les tumultes, ajoute le journal, ont marqué, dès le début, ce gouvernement qui a été formé en un temps record, après un blocage de près de cinq mois.

Une fois installée, l'équipe El Othmani a subi des secousses de toutes parts. Le point culminant de ces tumultes a été le séisme politique lié au projet "Al Hoceïma Manarat Al Moutawassit", qui a coûté leurs places à quatre ministres, des poids lourds du gouvernement, après le rapport de la Cour des comptes. Ce séisme politique a d'ailleurs mis à nu, souligne Al Ahdath, le gap entre les hommes politiques et les hommes d'Etat.

Pour le quotidien, le gouvernement El Othmani est en fait un gouvernement Benkirane-Bis sans Benkirane, l'actuel Exécutif s'étant appliqué à concrétiser des décisions prises antérieurement et qui risquent de gravement affecter le vécu quotidien des Marocains.

A ce propos, le journal cite, en premier lieu, la décision de flexibiliser le dirham de manière progressive, une démarche qui pourrait avoir des répercussions néfastes sur le pouvoir d'achat des citoyens et la stabilité de la monnaie nationale.Le deuxième point concerne le processus de décompensation qui touche avant tout le sucre, de manière graduelle. L'Exécutif s'est par ailleurs fixé l'échéance de l'année 2021 pour décompenser le gaz butane destiné à l'usage domestique.

Al Ahdath dénonce l'attentisme qui marque aujourd'hui les prises de décisions politiques et économiques, au point que les Marocains en arrivent à oublier qu'il y a un gouvernement chargé de gérer les affaires publiques et de préparer leur avenir. "La plupart des ministères, dont la Primature, sont devenus de simples cabinets de gestion au jour le jour, alors que les grands programmes et chantiers sont confiés à des organismes publics parallèles", ajoute l'éditorialiste du quotidien.

Conclusion du journal: il n'y a pas vraiment de quoi souhaiter un joyeux anniversaire au gouvernement El Othmani. 

Par Moncef El Fassi
Le 01/04/2018 à 22h45