Gouvernement Akhannouch: le RNI laissera-t-il tomber ses alliés traditionnels?

Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), lors d'une conférence de presse à Rabat, le 9 septembre 2021, après que son parti est arrivé premier au Parlement et aux élections locales.

Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), lors d'une conférence de presse à Rabat, le 9 septembre 2021, après que son parti est arrivé premier au Parlement et aux élections locales. . FADEL SENNA / AFP

Revue de presseKiosque360. Pour constituer la future majorité, le RNI semble s’ouvrir à des partis qui n’ont pas toujours été ses alliés. L’objectif est d’avoir un gouvernement suffisamment fort pour relever les défis qui attendent le Maroc, notamment le nouveau modèle de développement.

Le 14/09/2021 à 18h27

Le RNI va-t-il abandonner ses alliés traditionnels pour se tourner vers d’autres partis afin de constituer un Exécutif suffisamment fort lui permettant de concrétiser son projet gouvernemental? La question se pose au lendemain de la fin des premières discussions entre le parti de la Colombe et certaines des principales formations politiques.

Comme le souligne Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 15 septembre, il ressort de ces premiers échanges que le contexte actuel nécessite la formation d’un gouvernement solide et fort capable de concrétiser la vision royale, avec à sa tête le nouveau modèle de développement. La même source ajoute que la volonté de rejoindre la future majorité est bien palpable chez les chefs de partis rencontrés par le président du RNI. Pour s’en assurer, il suffit de se référer aux différents points de presse organisés juste après la rencontre avec le Chef de gouvernement désigné, Aziz Akhannouch. D’ailleurs, même ces premières tractations n'ont pas semblé pas trop compliquées, vu qu’elles n’ont duré qu’une trentaine de minutes pour chacun des partis rencontrés.

Dans ce même sillage, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, a fait part d’impressions «positives» à la suite de sa rencontre avec le président du parti de la Colombe. Il a également affirmé que le déroulé des tractations permettra au Tracteur de prendre les décisions qui s’imposent quant à la position à adopter pour la constitution du prochain gouvernement.

De son côté, Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, a été plus direct en affirmant que son parti avait reçu une proposition du Chef de gouvernement désigné, proposition qui va être soumise aux instances décisionnelles de la Balance. Il a également insisté sur le fait que les tractations avec Aziz Akhannouch ont ouvert la porte à un échange constructif dont le but est d’enrichir le programme du prochain gouvernement, en y intégrant certaines des promesses électorales de son parti.

Dans ces dernières déclarations, Al Ahdath Al Maghribia voit une avancée réelle de l’Istiqlal dans le cadre des tractations. Cette avancée est même bien plus importante que celle du PAM, ou encore de l’USFP dont le Premier secrétaire, Driss Lachgar, a également rencontré le président du RNI. A l’issue de ces échanges, Driss Lachgar a rapporté avoir confié à son interlocuteur la disposition de l’USFP à poursuivre les efforts déployés par les deux partis dans le gouvernement sortant, afin de réussir le défi qu’impose le nouveau modèle de développement.

D’après le quotidien, le président du RNI se trouve clairement dans une position confortable suite à ces premières tractations, ce qui n’est pas forcément le cas des autres partis. Car, comme le précise le journal, il existe actuellement un souhait chez l’opinion publique de voir au moins l’un des partis arrivés en tête des élections rejoindre l’opposition, afin que celle-ci soit aussi forte que la majorité. Ceci serait d’autant plus important que le PJD, qui sera justement dans l’opposition, sort fortement affaibli des dernières élections. Le PPS, lui, a été un véritable adversaire du parti de la Lampe durant les cinq dernières années, et la présence des deux partis au sein de l’opposition ne garantit aucunement une entente pour faire front commun.

Par Fayza Senhaji
Le 14/09/2021 à 18h27