Gouvernance: des présidents de commune sur la sellette

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Revue de presseKiosque360. Après la suspension de plusieurs grands élus, la justice administrative s’apprête à statuer sur les affaires des présidents de commune qui lui ont été soumises par la Cour des comptes et l’inspection générale de l’administration territoriale.

Le 22/06/2020 à 19h02

La gouvernance locale revient sur le devant de la scène politique et médiatique, suite aux rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection générale de l’administration territoriale. Ces rapports, transférés devant la justice administrative, pointent du doigt moult dysfonctionnements dans la gestion de plusieurs communes. Ce qui porte à croire que les présidents des communes concernées seraient suspendus de leurs fonctions, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 23 juin. Et de souligner que les affaires de ces présidents, au nombre d’une dizaine au moins, seront par la suite transmises aux Chambres criminelles chargées des crimes financiers près des Cours d’appel.

Dans le lot, précisent les sources du quotidien, figurent deux présidents de commune du Parti de la justice et du développement (PJD), deux autres du Parti authenticité et modernité (PAM), deux responsables du Mouvement populaire (MP), un président de commune du Rassemblement national des indépendants (RNI), un autre du parti de l’Istiqal (PI) et, enfin, un membre du Parti de l’environnement et du développement (PED). Ces affaires, dans lesquelles sont impliquées ces élus, soulèvent la question de la responsabilité du contrôle a priori des dépenses des collectivités territoriales, font remarquer les sources du quotidien. Car ce sont les autorités de tutelle qui valident les budgets, les ordres du jour des sessions ordinaires et extraordinaires des conseils et les projets programmés.

Quoi qu’il en soit, souligne Assabah, les rapports de l’inspection générale de l’administration territoriale et de la Cour des comptes sont devenus une arme fatale contre les élus et fonctionnaires qui s’enrichissent illicitement en manipulant la réalisation des projets de développement. Ces élus sont désormais seuls face à la justice, tandis que les leaders de leur parti politique observent un mutisme intriguant. Et le quotidien de rappeler ces propos du secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah: «le rapport de la Cour des Comptes n'est pas le Coran».

Par Mohamed Younsi
Le 22/06/2020 à 19h02