Gestion des déchets: une mauvaise odeur électorale empeste Casablanca

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Revue de presseKiosque360. Les sociétés Averda et Derichebourg ont remporté le marché de la collecte des déchets de Casablanca. Le conseil de la ville a validé le contrat en février mais le maire PJDiste refuse de leur donner le feu vert. Un refus qui sent une mauvaise odeur électorale.

Le 16/04/2019 à 20h37

Le maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, refuse de mettre fin à la période transitoire dans la gestion de la collecte des déchets. Certaines sources du conseil de la ville révèlent que le PJD retarde la signature de l’accord avec les deux nouvelles sociétés délégataires pour des raisons électoralistes. L’objectif, ajoutent les mêmes sources, étant de faire perdurer le calvaire des Casablancais jusqu’à l’approche de la fin du mandat de la majorité communale. Les PJDistes cherchent à les prendre en otage pour régler leurs comptes avec le ministère de l’Intérieur.

Les mêmes sources indiquent qu’il est improbable que le maire signe ces contrats, ce lundi, vu la confrontation qui oppose son parti au ministère de tutelle dans les villes dirigées par le PJD et particulièrement à Marrakech. Du coup, la gestion provisoire de la collecte des déchets et du nettoyage, qui a commencé en octobre 2018, va être prorogée inéluctablement pour plusieurs mois. L’attente sera longue pour les habitants, d’autant que les sociétés adjudicataires doivent d’abord définir leur participation financière et logistique dans la gestion de ce secteur avant d'être opérationnelles.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 17 avril, que la société libanaise Averda et la société française Derichebourg ont remporté le marché. Les deux entreprises étaient en concurrence avec la société marocaine Mecomar et la société turque Norm.

La société Derichebourg va gérer un périmètre qui comprend les arrondissements de Maarif, Anfa, Derb Sultan-El Fida et Ben M’sik. Quant à la société Averda, elle va gérer les arrondissements de Roches noires, Bernoussi, Ain Sebaa et Hay El Hassani.

Le conseil de la ville a approuvé, lors de la session de février, les contrats de gestion déléguée signés avec les sociétés précitées pour une durée de sept ans. Auparavant, il avait résilié le contrat qui le liait à la société «Sita-Blanca» ainsi que celui d’Averda qui vient d’être reconduit pour sept ans.

Le marché de la collecte des déchets va coûter 980 millions de dirhams, soit une augmentation de 230 millions de dirhams par rapport aux années précédentes. Ce faisant, le budget consacré à ce secteur va constituer le tiers du budget général du conseil de la ville. Ce marché, dont le coût global va atteindre 6 milliards de dirhams, a envenimé les relations entre le PJD et l’opposition. Cette dernière accuse le parti majoritaire d’aggraver les problèmes de la capitale économique en consacrant le tiers du budget annuel du conseil de la ville à la collecte des déchets.

La mairie, ajoutent les opposants, a augmenté le budget annuel de ce secteur de 600 millions de dirhams durant les cinq dernières années. D’autant que les Bidaouis n’ont constaté aucune amélioration dans la gestion de ce secteur puisque les artères et les rues de la ville continuent à suffoquer sous le poids des ordures.

Par Hassan Benadad
Le 16/04/2019 à 20h37