France-Algérie: Tebboune jette l’éponge

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Revue de presseKiosque360. Après la brouille, l’escalade, les défis, la vantardise, l’Algérie est aujourd'hui réduite à jeter l’éponge. Son président, qui assurait qu’il n’allait pas faire le premier pas, admet désormais que les relations entre son pays et la France doivent reprendre. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 28/11/2021 à 20h05

Après l’escalade contre la France, le régime algérien veut à présent tempérer. Sa dignité ravalée, son discours sur le traitement d’égal à égal oublié, il est réduit aujourd’hui à agiter l’étendard blanc. «Les relations (de l’Algérie) avec la France doivent revenir à leur état normal». Et ce n’est pas une déclaration du secrétaire général de l’ONU, ni d’un quelconque médiateur dans la crise franco-algérienne suscitée par les récentes déclarations du président français, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du lundi 29 novembre.

Dans la bouche du président algérien Abdelmajid Tebboune, qui est bel et bien l’auteur de cette déclaration, cette phrase sonne en fait comme un drapeau blanc agité par le régime algérien, souligne le quotidien. Cette crise a été traitée en long et en large, et mise à toutes les sauces par les médias algériens qui se sont ingéniés à décrire leur pays comme une «force de frappe» régionale qui a su tenir tête à l’ancien colonisateur, rappelle le quotidien. Ce faisant, ces médias, note le quotidien, n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu, loin d’imaginer qu’ils finiraient eux-mêmes par se faire brûler.

Rappelant que le président français Emmanuel Macron avait déclenché la colère d'Alger après des propos, rapportés le 2 octobre par le quotidien français Le Monde, où il accusait le système «politico-militaire» algérien d'entretenir une «rente mémorielle», le quotidien souligne que cette crise était partie pour s’éterniser. Ainsi, juste après la déclaration du président français, l’Algérie a commencé par rappeler son ambassadeur et interdire l’espace aérien du pays aux avions militaires français. Plus tard, le régime des généraux a décidé de rompre ses relations officielles avec la France. Pas plus tard que le 6 novembre dernier, le président algérien a assuré, lors d’un entretien accordé à un journal allemand, que son pays n’allait pas «faire le premier pas».

Il a même assuré, lors de cette interview, que les relations avec la France n’allaient pas reprendre et qu’aucun algérien n'accepterait que son pays reprenne ses relations avec un Etat qui l’a insulté. La décision des autorités françaises de réduire le nombre des visas accordés aux Algériens a achevé d'aggraver la crise entre les deux pays, poursuit Al Ahdath Al Maghribia. A partir de ce moment, tout a soudain changé. Le président Abdelmajid Tebboune a ainsi prédit, vendredi dernier, «un retour à la normale» dans les relations avec la France, sur une base d'«égal à égal».

Finalement, pour le régime algérien, «il faut bien que ces relations reviennent à la normale, à condition que l’autre partie (la France) les conçoive sur une base d’égal à égal, sans provocation». selon le quotidien, imposer des conditions aussi vagues, tout en évoquant encore une fois la mémoire des 5 millions et 630.000 martyrs tombés entre 1830 et 1962, n’est qu’une manière de maquiller l’étendard blanc qu’il a bien été contraint d’agiter en fin de compte.

Par Amyne Asmlal
Le 28/11/2021 à 20h05