Ferhat Mehenni censuré sur CNEWS: le gouvernement réagit à l'attitude de l’ambassade de France au Maroc

Le Conseil de gouvernement du jeudi 6 octobre 2022, présidé par Aziz Akhannouch.

Le Conseil de gouvernement du jeudi 6 octobre 2022, présidé par Aziz Akhannouch. . DR

Le 06/10/2022 à 15h48

VidéoSuite à la réaction, inappropriée et injustifiée, de l’ambassade de France au Maroc après la polémique suscitée par l’annulation de l’interview de Ferhat Mehenni, chef du mouvement kabyle, sur la chaîne française CNEWS, le gouvernement marocain s’est dit surpris qu’une telle mise au point émane de la représentation diplomatique française au Maroc.

«Nous nous interrogeons beaucoup sur le fait qu’une telle réaction inappropriée vienne de l’ambassade de France au Maroc», a déclaré, jeudi 6 octobre 2022, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, en réponse à une question d’un journaliste relative à la censure de l’interview du chanteur kabyle par les autorités françaises. Ferhat Mehenni est surtout connu pour être le chef du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK).

En réalité, l’indignation est venue des défenseurs de la liberté de la presse de nombreux pays. En effet, cette pratique de la censure venant d’un pays autoproclamé «chantre de la liberté d’expression» a été commentée et dénoncée partout en France et dans le monde, estiment de nombreux observateurs.

«Je ne comprends pas, nous nous interrogeons, comme vous, sur cette réaction maladroite», a affirmé le porte-parole, Mustapha Baitas, lors de son point de presse hebdomadaire.

Plusieurs journalistes marocains présents à cette conférence de presse ont estimé, lors de discussions informelles, que la réaction de la France aurait dû émaner du palais de l’Elysée, accusé d’être à l’origine de la censure intervenue au moment où le leader kabyle s’apprêtait à faire son entrée sur le plateau de l’émission. Cette réaction aurait éventuellement pu venir du Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères) puisque les critiques acerbes contre les vrais censeurs sont venues de différents pays à travers le monde.

Dans sa réaction intempestive, l’ambassade de France au Maroc a osé démentir, sans craindre le ridicule, toute intervention des autorités françaises tout en réaffirmant l’engagement de la France en faveur de la liberté d’expression.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 06/10/2022 à 15h48