Evénements de Jerada: la magistrale leçon de Laftit aux parlementaires

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . Dr

Revue de presseKiosque360. Lors de sa réunion avec la Commission de l’Intérieur autour des événements de Jerada, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a surpris les députés par son franc-parler. Très bien argumenté, son discours sur le rôle des parlementaires et des partis a fait mouche.

Le 03/04/2018 à 19h43

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, n’a pas mâché ses mots lors de la réunion de la Commission de l’Interieur au Parlement, lundi 2 avril. Il a, en effet, sorti l’artillerie lourde pour mettre à nu les contradictions des députés et des partis politiques face à des événements comme ceux de Jerada: «Je suis franc avec vous mais, vous aussi, vous devez l’être. Il n’y a rien à cacher alors autant tout dire, même si les débats risquent d'être houleux.»

C'est le quotidien "Al Ahdat AL Maghribia" qui rapporte dans son édition du mercredi 4 avril ce face-à-face tendu entre les députés et le ministre de l'Intérieur. Ce dernier ne pouvait pas mieux entamer son réquisitoire contre tous ceux qui récupèrent les manifestations à des fins politiques, voire idéologiques. Il cite nommément le mouvement Al Adl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance), Annahj Addimocrati (la voix démocratique) et l’Association marocaine des droits de l’Homme. Le ministre accuse ces trois entités de chercher à provoquer une crise entre l’Etat et les citoyens en exploitant les revendications sociales dans un but destructeur.

Laftit a révélé avoir convoqué les dirigeants d’Annahj Addimocrati pour les mettre face à leurs agissements… Sans transition, le ministre a confirmé que l’Etat restait constant dans sa position vis-à-vis des manifestations. Son approche vise le développement de la cité selon les revendications de la population, avec les moyens disponibles et un programme étalé sur une période bien définie.

Le ministre a donc mis en garde les partis politiques qui fuient leurs responsabilités pour poursuivre des intérêts politiciens. Cette désertion profite à tous ceux qui cherchent à déstabiliser le pays, a-t-il ajouté en faisant allusion aux partis qui descendent dans la rue pour créer la tension parmi les manifestants: « Je n’accuse personne de trahison, mais je relate des faits. Maintenant, si vous avez des reproches, apportez vos preuves et cesser de parler dans le vide…»

Le ministre va plus loin, en affirmant que l’intérêt de l’Etat doit primer sur toute autre considération et en rappelant aux députés que les voix des électeurs qui les ont menés au Parlement doivent trouver leur écho dans leur travail de législation et de contrôle. 

Par Hassan Benadad
Le 03/04/2018 à 19h43