Evénements d’Al Hoceima: voici ce que recommande le CNDH

Amina Bouayach, présidente du CNDH.

Amina Bouayach, présidente du CNDH. . DR

Revue de presseKiosque360. Le récent rapport du Conseil national des droits de l’Homme sur les événements d’Al Hoceima a aussi préconisé une batterie de recommandations. La mise en œuvre de ces dernières pourrait, selon lui, constituer un antidote pour prémunir le Maroc contre la répétition de tels événements.

Le 10/03/2020 à 22h55

Dans une conférence de presse organisée dimanche dernier pour présenter le rapport que vient de réaliser le CNDH sur les événements d’Al Hoceima, Amina Bouayach, sa présidente, a affirmé que ce document était le fruit de plusieurs mois d’investigations, d’enquêtes et de travail acharné. En plus des nombreuses données recueillies, traitées et restituées par le rapport, le CNDH a également veillé, comme le rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 11 mars, à contribuer par des recommandations dont l’objectif est de créer des conditions qui empêcheront la répétition des événements d’Al Hoceima.

Ainsi, le CNDH appelle surtout au respect de la liberté de manifestation pacifique et de la liberté d’expression et d'opinion, un acquis important que le Maroc reconnaît déjà dans le cadre de la dynamique démocratique et de respect des droits de l’Homme que connaît actuellement le royaume et qu'il va falloir renforcer.

Mais l’exercice de ce droit doit se faire conformément au respect des lois en vigueur, qu’il s’agisse au niveau des autorisations administratives requises ou du respect de l’intégrité physique des forces de l’ordre présentes et des manifestants ou contre-manifestants. De même, les interpellations et enquêtes auxquelles pourraient être soumis les manifestants de la part des autorités publiques doivent se faire selon des critères de transparence et de légalité. En effet, le CNDH estime que la protection des manifestants est une responsabilité de l’Etat.

En ce qui concerne la liberté d’expression et d’opinion, le CNDH recommande de punir sévèrement tout discours qui appelle à la haine, la violence, le racisme et la discrimination, car ceux qui le professent n’ont droit à aucune protection. Il en est de même pour le discours qui porte atteinte à autrui.

Le CNDH a également appelé les médias à prendre leur responsabilité et à faire preuve de professionnalisme et de rigueur dans la diffusion et traitement de l’information, pour ne pas tomber dans la nasse des fake news qui inondent les réseaux sociaux. L’opinion publique est aussi enterpellée et mise en garde contre la désinformation «ambiante». Pour ce faire, le CNDH demande au gouvernement de s’ouvrir davantage, à travers les médias étatiques, à toutes les sensibilités qui traversent l’opinion publique nationale afin d’intier un débat permanent d’idées, aussi contradictoires soient-elles.

Le CNDH, profitant de la réforme en cours du code pénal, a mis l’accent sur la nécessité de rendre plus précis l’article 206 de ce code, en vue de clarifier les contours des éléments constituants du crime de «l’atteinte à la sûreté intérieure» et ses différentes formes.

Le reste des 41 recommandations du CNDH à l’adresse des autorités publiques a porté sur la nécessité du «zéro torture» et du droit à un juste procès, tout en appelant à mettre en œuvre des programmes de développement qui garantiraient l’éducation, la santé et l’emploi pour tous, ou presque.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 10/03/2020 à 22h55