Etude: la justice est-elle faite pour les seuls riches?

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Revue de presseKiosque360. Une récente enquête sur la relation entre les Marocains et les affaires d'ordre juridique et réglementaire montre qu'ils sont nombreux à penser que la justice sert plus les personnes à revenus élevés.

Le 14/03/2019 à 18h45

Au Maroc, plus on est riche, plus on est satisfait de la qualité de la justice dans le pays. C’est en tout cas l’une des conclusions d’une enquête de l’Institut de La Haye pour l’innovation du droit, menée en collaboration avec l’association Adala et le club des magistrats au Maroc, rapporte Al Massae dans son édition du vendredi 15 mars. Selon le journal, l’enquête révèle que les Marocains disposant de revenus plutôt élevés se disent satisfaits de la justice au Maroc, considérant qu'ils bénéficient de l’écoute nécessaire et peuvent accéder facilement aux détails des procédures à suivre pour régler leurs affaires. La même source ajoute que l’enquête divise les Marocains en deux catégories quand il s’agit d’évaluer la qualité du traitement auquel ils ont droit au sein des tribunaux. Une personne sur deux considère, en effet, que les établissements judiciaires ne permettent qu’aux riches de résoudre leurs problèmes, tandis que le reste de la population peine à avoir pareil traitement.

Le journal indique également que cette enquête souligne que le niveau des revenus est un facteur clé pour pouvoir résoudre ses affaires devant les tribunaux, 26% des personnes reconnaissant renoncer aux procédures judiciaires pour obtenir leurs droits à cause de leurs faibles ressources financières.Par ailleurs, il semblerait, selon la même source, que deux tiers des Marocains avouent avoir besoin de conseils lorsqu’ils sont confrontés à une problématique juridique. Pourtant, dans les faits, ils ne sont qu’un sur 5 à avoir réellement eu recours au conseil juridique d’un professionnel. Le reste se contente de concertations avec des proches. D’ailleurs, souligne Al Massae, c’est là l’une des raisons qui a été évoquée pour expliquer les difficultés qu’ont les Marocains à accéder à l’information concernant les procédures et les moyens à même de leur permettre de résoudre au mieux leurs dossiers.

Malgré ces constats, l’étude ne remet pas en cause la priorité qu’accordent les Marocains à la justice et à la police pour régler leurs problèmes juridiques. Au contraire, ils sont une majorité à considèrer ces deux institutions comme étant les plus habilitées à résoudre leurs problèmes. D’ailleurs, le recours à la justice et à la police est plus élevé au Maroc que dans d’autres pays comparables.

Par Fayza Senhaji
Le 14/03/2019 à 18h45