Entraide nationale: Bassima Hakkaoui dans de beaux draps

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Revue de presseKiosque360. Bassima Hakkaoui cherche désespérément un directeur de l’Entraide nationale. Les candidats ont échoué à l’examen de passage pour l'accès à ce poste brigué par les partis politiques qui tentent d’y installer l’un des leurs.

Le 02/09/2018 à 21h23

Un jour après la nomination d’Abdelmounaim Madani à la tête de l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences, Bassima Hakkaoui, la ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social a désigné Abdellatif Zerkani au poste de directeur par intérim de l’Entraide nationale. Cette décision, prise vendredi 31 août, autorise ce dernier à désigner deux ordonnateurs adjoints et à délivrer une procuration de signature aux cadres chargés de gérer certains programmes relevant de cet établissement.

Selon certaines sources, la désignation de Zerkani qui avait dirigé, auparavant, les œuvres sociales, risque d’aggraver la crise au sein de l’Entraide nationale, puisqu’il ne dispose pas des prérogatives nécessaires. Une situation qui permettra à Bassima Hakkaoui de faire passer plusieurs décisions, d’autant que, estiment les employés de cette institution, depuis cinq mois, elle a préféré placer de nouveaux cadres dans ce département, sachant qu’elle n’a pu assurer le concours pour le recrutement d’un directeur, suite à l’échec de la plupart des candidats à l’examen de passage. Trois d’entre eux ont échoué au test final devant la commission présidée par Nadira El Guermai, l’ex-gouverneur chargé de l’INDH au ministère de l’Intérieur.

Le quotidien Al Akhbar affirme d'ailleurs, dans son édition du lundi 3 septembre, que le nouveau directeur par intérim, qualifié par ses pairs de «fonctionnaire taciturne», ne sera d’aucune utilité à ce département. Le bureau syndical du secteur de la solidarité nationale affilié à L’UNTM (le bras syndical du PJD auquel appartient la ministre Hakkaoui) a dénoncé vigoureusement le retard pris dans la désignation du nouveau directeur de l’Entraide nationale. Dans son communiqué, le syndicat incombe la responsabilité de ce blocage à la guerre menée par plusieurs partis politiques pour s’accaparer ce poste. Les employés de l’Entraide nationale demeurent vigilants face à cette situation inédite, depuis que Bassima Hakkaoui a lancé un appel à candidature pour remplacer l’ancien directeur Abdelmounaim, débarqué en mars 2018. Selon le même syndicat, ce dernier n’aurait atteint aucun objectif et aurait consacré son mandat à ruiner les compétences et à créer un climat de tension et d’immobilisme.

Le bureau syndical avait proposé la désignation d’un directeur par intérim en application de l’article 11 du décret d’application relatif à la nomination à de hautes fonctions de l’Etat. Et ce afin de prendre le temps nécessaire pour trouver le profil d’un directeur compétent, expérimenté et honnête loin de toutes les contingences partisanes. Les employés de l’Entraide nationale vivent dans l’expectative face à une gestion hasardeuse d’un secteur aussi important par sa proximité avec les citoyens. Un legs laissé par l’ancien directeur qui a semé le désordre en lançant, d’un seul trait, plusieurs programmes sans aucune vision claire, ni moyens nécessaires. Du coup, il a mis en difficultés plusieurs organes consacrés aux femmes, à la protection des enfants et à l’aide sociale. Ce qui a rendu les délégations provinciales dans l’impossibilité d’exécuter ces programmes faute de moyens humains et matériels et en l’absence d’un cahier de charges définissant les outils et les moyens de gestion ainsi que les responsabilités de tous les intervenants.

Par Samir Hilmi
Le 02/09/2018 à 21h23