Enseignement: le différend sur la «francisation» des sciences subsiste

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Revue de presseKiosque360. Les discussions menées la semaine dernière entre les partis de la majorité n’ont abouti à rien. Le projet de loi-cadre est toujours bloqué à la commission. Le PJD insiste pour s’abstenir de voter les articles 2 et 31, le reste de la majorité exige un vote favorable en bloc.

Le 21/04/2019 à 21h19

Les partis de la majorité peinent toujours à trouver un terrain d’entente à propos du projet de loi-cadre 51-17 relatif à la réforme de l’enseignement. Les discussions qui ont été menées la semaine dernière entre les membres de la coalition gouvernementale pour trouver une mouture acceptée par tout le monde ont échoué. Ces discussions ont porté essentiellement sur la question de l’alternance linguistique et l’enseignement des matières scientifiques en français, précise le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 22 avril.

D’après des sources proches du dossier, citées par le quotidien, chacune des parties antagonistes s’accroche fermement à sa position et le texte est toujours bloqué à la commission de l’Enseignement, de la culture et de la communication. En effet, explique le journal, le PJD ne veut pas voter avec le reste de la majorité en faveur des articles 2 et 31 de ce projet de loi-cadre. Et cela, souligne le journal, malgré l’accord conclu auparavant, en ce sens, entre toutes les formations politiques représentées au Parlement.

De son côté, le RNI continue à s’opposer catégoriquement à l’abstention du PJD, sortie de crise proposée par ce dernier, au moment du vote des deux articles controversés. Pour le RNI, c’est simple, la majorité doit faire montre de solidarité et voter en bloc en faveur de la totalité des articles de ce projet de loi. Ce faisant le principal allié du parti islamiste vient de renvoyer la balle dans le camp de ce dernier.

Par ailleurs, note le journal, l’instance de la majorité ne s’est plus réunie depuis la dernière rencontre tenue au lendemain de l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement. Laquelle session n’a pas réussi, relève le journal, à épuiser la totalité de son ordre du jour, parmi lequel ce projet de loi-cadre occupe une place nodale. Bref, lors de cette rencontre, il était clair, rappelle Al Massae, que la majorité était définitivement divisée sur ce sujet. Les deux clans campent chacun sur sa position. D’un côté, le PJD refuse l’enseignement des matières scientifiques en français. De l’autre, les cinq autres formations de la majorité insistent sur cette option dans le cadre de la réforme globale de l’enseignement.

Bien sûr, note le journal, le PJD était initialement favorable à cette option, mais il a changé d’avis juste après la fameuse intervention via les réseaux sociaux de son ancien secrétaire général. Aujourd’hui, la situation est telle que le ministre d’Etat, également membre du secrétariat général du PJD, appelle à une réunion du conseil national de son parti pour trancher cette question.

D’après Mustapha Ramid, écrit Al Massae, c’est une question foncièrement politique. Il s’agit, explique-t-il, pour le conseil national, de décider si le PJD reste au gouvernement et dans ce cas laisse le secrétariat général gérer à sa manière ce différend. Et si, au cas contraire, précise le ministre, le conseil national estime que cette question «est une ligne rouge que le parti ne doit pas dépasser, à ce moment, nous n’avons plus qu’à quitter le gouvernement».

Par Amyne Asmlal
Le 21/04/2019 à 21h19