El Khalfi tire sur la HACA et les médias audiovisuels

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Revue de presseKiosque360. Mustapha El Khalfi a ouvert un nouveau front avec la Haute autorité de la communication audiovisuelle. Le ministre de la Communication a accusé l'instance de manquement à ses devoirs.

Le 14/05/2014 à 23h20

Mustapha El Khalfi, le minsitre PJDiste de la Communication, a crié au scandale lors de la séance des questions orales, tenue mardi, à la Chambre des conseillers. Le ministre a déclaré avoir eu honte en regardant avec sa mère une émission qu'il n'a pas nommée sur une chaîne de télévision marocaine. Les spéculations vont bon train à propos de ce programme. A en juger par les propos de El Khalfi, sur les colones d'Akhbar Al Yaoum, daté de ce jeudi 15 mai, le ministère de la Communication a réalisé une étude sur l'impact des émissions télé sur les valeurs morales des Marocains. Cette enquête, portant particulièrement sur les comportements criminels, a été réalisée dans le cadre de la lutte contre le phénomène du "Tcharmil".

Selon Akhbar Al Yaoum, la séance des questions orales à la deuxième Chambre parlementaire a révélé que le gouvernement Benkirane s'est officiellement inscrit dans la guerre des valeurs, de l'identité et les constances religieuses et nationales face aux médias audiovisuels qu'ils soient publics ou privés. Akhbar Al Yaoum estime que les réponses de El Khalfi renfermaient un discours moraliste et mettaient au pilori les responsables des médias publics. Al Ahdath Al Maghribiya écrit, pour sa part, que le ministre de la Communication, a accusé la HACA de laxisme en matière de contrôle des radios privées. Selon le quotidien, il a appelé le Parlement à se pencher sur une révision de la loi sur l'audiovisuel. El Khalfi est allé un peu plus loin en accusant la HACA de ne pas remplir son rôle de régulateur du secteur de l'audiovisuel. Al Khabar affirme, de son côté, que le ministre de la Communication a estimé que les Marocains ne peuvent pas financer un service audiovisuel qui contribue à la désagrégation de leurs familles et qui encourage la délinquance de leurs enfants.

Oui à la régulation, non à la tutelle

Les programmes que proposent les chaînes publiques sont certes largement critiqués. Aujourd'hui, la moitié des Marocains s'informe et se divertit en regardant les télés étrangères. Du moins à en juger par les chiffres d'audience livrées par le cabinet Marocmétrie. A lui seul, cet indicateur traduit l'échec de la politique audiovisuelle publique. Au lieu de s'attaquer ouvertement à la HACA et aux chaînes de télévision, El Khalfi et le gouvernement devraient d'abord réfléchir à une stratégie avec des objectifs et des moyens, dont le but est de réconcilier les Marocains avec leur médias publics. Cela doit se faire en respectant le sacro-saint principe de la libéralisation des ondes. Certains observateurs ont cru que le ministre de la Communication avait tiré la leçon de la difficile épreuve de la confection, en 2012, des cahiers des charges des chaînes audiovisuelles publiques. C'est loin d'être le cas. Pour rappel, le souverain, dans le cadre des prérogatives que lui donne la Constitution, a rappelé à l'ordre le gouvernement afin de veiller au respect du pluralisme politique, linguistique et culturel.

Par Fatima Moho
Le 14/05/2014 à 23h20