El Guerguerat: le Polisario assumera la responsabilité de ses provocations

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Encouragé par l’Algérie, le Polisario, désespéré et agonisant, veut intimider l’ONU en méprisant ses injonctions de se retirer d'El Guerguerat. Le Maroc prend à témoin la communauté internationale de la gravité des actes du Polisario et de leurs répercussions.

Le 12/11/2020 à 16h12

«Il ne faut pas se leurrer! Sous les 22 tentes dressées par le Polisario est dissimulé un véritable arsenal d’armement». La confession est d’une source suivant de près ce dossier El Guerguerat, dont l’évolution est surveillée comme du lait sur le feu par la diplomatie marocaine. Le blocage de la circulation civile et commerciale entre le poste frontalier marocain et mauritanien (PK-55), initié par le Polisario le 20 octobre, a pris des proportions encore plus alarmantes.

Au lendemain de l’adoption d’une nouvelle résolution cinglante envers la milice armée et l’Algérie qui l’abrite, les séparatistes ont multiplié les effets d’annonce, systématiquement relayés par l’agence d’Etat algérien. La réalité n’est pourtant pas décrite dans par l'APS. Des militaires lourdement armés, des porte-mitrailleuses et des batteries antiaériennes sont déployés par le Polisario qui se sert de boucliers humains (une centaine de civils) pour multiplier ses provocations. Celles-ci n’épargnent même plus la Minurso, dont un hélicoptère, survolant cette zone tampon, a essuyé des jets de pierre nourris, qui ont dangereusement mis en péril la vie des casques bleus. Le rôle de médiation de la Minurso se trouve ainsi réduit à néant avec les intimidations de cette milice armée.

Cette défiance du Polisario s’étend même à l’ensemble des instances onusiennes, qu’elle cherche à décrédibiliser. Depuis 2017, pas moins de cinq résolutions du Conseil de sécurité ont exprimé la «préoccupation» de ses membres quant à la présence du Polisario dans cette zone, en le sommant de se retirer. Aujourd’hui, ces séparatistes poussent le mépris plus loin, en ignorant ces injonctions de l’ONU et de son secrétaire général, qui a lancé pas moins de trois appels pour la préservation de la liberté de circulation civile et commerciale à El Guerguerat. Le dernier en date a d’ailleurs été réitéré le 21 octobre dernier…

Ainsi, c’est toute la communauté internationale qui se retrouve aujourd’hui témoin de ces violations flagrantes. Cette même communauté salue d’ailleurs la sagesse et la retenue dont fait preuve jusque-là le Royaume, attaché et confiant dans la légalité internationale et la justesse de sa cause. Les Forces Armées Royales, comme les autorités marocaines, font preuve d’un sang-froid exemplaire: les provocations du 19 octobre, au point de passage à Mhairiz réservé à la Minurso, sont restés sans réponse. Et même la destruction de la route entre les deux postes frontaliers marocain et mauritanien n’a pas poussé le Maroc à la faute, confiant de rétablir cette liaison en quelques heures, en y mettant tous les moyens nécessaires quand il l’aura décidé.

Plus que jamais, le concert des Nations prend conscience que le blocage dans la zone El Guerguerate n’est pas un acte isolé. Il s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à modifier le statut juridique de la zone tampon à travers une politique du fait accompli, malmenée car limitée dans le théâtre des opérations. Un dernier soubresaut d’une entité qui se retrouve mise au ban des Nations. Il n’en demeure pas moins un acte gravissime au sujet duquel le Maroc, à juste titre, ne cesse d’alerter. Les risques et conséquences qu’il pourrait engendrer ne sont pas à prendre à la légère: il compromet une reprise du processus politique, remet en cause la viabilité des accords de cessez-le feu et enfin, il met en péril la stabilité d’une région déjà vacillante.

De fait, les intentions réelles derrière l’ensemble de ces actions illégales des séparatistes consistent à la fois à faire diversion sur les graves problèmes dans les camps des réfugiés et à couvrir le silence assourdissant du président algérien Abdelmadjid Tebboune, étonnamment incurable d’une simple contamination au Covid-19, et qui laisse une vacance du pouvoir que les bruits de bottes en direction du Maroc ne réussiront pas à marginaliser. Les très graves provocations du Polisario peuvent conduire à la fin du cessez-le-feu, dont cette entité assumera la responsabilité, tout comme son parrain officiel, l’Algérie, qui, bien évidemment, encourage cette escalade.

Par Chakir Alaoui
Le 12/11/2020 à 16h12