Education nationale: le Maroc manquera de 20.000 enseignants à la rentrée prochaine

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Revue de presseKiosque360. L’Education nationale doit faire face à un manque aigu de ressources humaines. Pour y remédier, le ministère a décidé de prolonger le service des enseignants et cadres sur le départ à la retraite. Il envisage, de même, de ne pas donner suite aux demandes de retraite anticipée.

Le 05/06/2016 à 21h25

Le ministère de l’Education nationale devrait faire face à un déficit de près de 20.000 postes d’emploi à partir de la rentrée prochaine. Le ministère, qu’une telle perspective inquiète au plus haut niveau, est déjà en train de mettre en place des scénarios pour faire face au problème, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 6 juin.

Parmi les scénarios sur lesquels planchent les services du ministère: la rétention des enseignants censés prendre leur retraite dans les mois à venir. Le ministère compte ainsi réactiver une décision du chef du gouvernement, prise il y a deux ans et selon laquelle les enseignants sur le point de prendre leur retraite doivent continuer à exercer jusqu’à la fin de l’année scolaire.

C’est ainsi que le ministère a diffusé, il y a deux semaines, une circulaire demandant aux cadres administratifs et pédagogiques de rester en poste et renoncer, pour quelque mois encore, à leur droit à la retraite. Cette mesure, à vrai dire insuffisante, devrait, au moins, compenser le manque en ressources humaines le temps que les nouvelles recrues rejoignent leur postes. Les 10.000 stagiaires en formation ont, en effet, vu retarder leur entrée en service au mois de février, à cause des nombreuses grèves qu’ils ont observées au cours de leur formation.

La deuxième mesure envisagée par le ministère pour faire face à ce déficit s’apparente quelque peu à la première. Le ministère entend en effet surseoir à toutes ou, du moins, à un nombre important de demandes de retraite anticipée. Il s’agit principalement des demandes dont les auteurs n’ont pas encore accompli trente ans de service. Et ce malgré le fait que le statut de la fonction publique, actuellement en vigueur, est clair sur ce point. Il précise, en effet, que tout fonctionnaire ayant accompli 21 ans de services pour les hommes et 18 ans pour les femmes a droit au départ à la retraite anticipée. Naturellement, les syndicats n’entendent pas laisser faire le ministère et ont déjà entamé des procédures d’opposition contre cette mesure.

Cela étant, le ministère de l’Education nationale a reçu, cette année, un nombre inédit de demandes de départ de retraite anticipée. Ces demandes peuvent être expliquées par deux facteurs: d'une part, l’interdiction faite, à partir de la rentrée prochaine, aux enseignants relevant de la fonction publique d’exercer, en même temps, dans le privé et, d'autre part, le projet de réforme de la retraite engagé par le gouvernement.

Par ailleurs, affirme le journal, et pour compliquer davantage la situation au ministère, le directeur des ressources humaines vient de déposer sa démission. Dans sa lettre de démission adressée au ministre, ce responsable invoque des raisons de santé ne lui permettant plus de continuer à mener normalement sa mission. Le journal croit savoir qu’il aurait agi de la sorte de peur de se voir désigner comme responsable de la gestion désastreuse des ressources humaines du ministère.

Par Amyne Asmlal
Le 05/06/2016 à 21h25