Education nationale: le coup de sang d’Omar Azziman

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Revue de presseKiosque360. Le vote en commission du projet de loi-cadre portant réforme de l'Education nationale n'est pas un signe de consensus entre les différents partis. Ceux qui le rejettent semblent, en effet, camper sur leurs positions malgré son adoption.

Le 16/07/2019 à 20h44

C’est un dossier qui a longtemps suscité la polémique, à tel point que même la majorité s'était dite menacée par son blocage, qui vient de connaître son dénouement. Enfin, presque! La Commission de l’Education et de la culture au sein de la Chambre des représentants vient d’adopter le projet controversé de loi-cadre portant réforme de l’Education nationale. Au vu de l’importance de ce texte et, surtout, de la tension qui a marqué son traitement sous la coupole, quasiment tous les quotidiens de la place paraissant mercredi 17 juillet reviennent sur cette adoption qui est, pour certains, un gage de déblocage du dossier.

C’est le cas, par exemple, d’Assabah qui écrit qu’il s’agit là d’une adoption «sous pression» et fait remarquer que les élus du PJD continuent à manifester leur refus de voir l’enseignement des matières scientifiques se faire en langues étrangères, comme cela est prévu dans le projet de loi-cadre. La publication souligne également que ce vote n’a eu lieu qu’après les critiques d’Omar Azziman, conseiller du roi et président du Conseil supérieur de l’Education, qui avait pointé du doigt «ces poches de résistance» qui entravent cette réforme pourtant stratégique. Il avait également souligné que le blocage était, malheureusement, la preuve que l’accès des Marocains à un enseignement de qualité, moderne et permettant de relever le niveau social n’était pas une priorité partagée par toutes les parties prenantes.

Al Ahdath Al Maghribia, dans son numéro du même jour, abonde également dans ce sens, en titrant que c’est la colère d’Azziman qui a mis fin au blocage au sein de la commission parlementaire. La même source ajoute que, suite à ce vote, tout porte à croire que la Chambre des représentants s’oriente vers l’adoption finale de ce texte, avant de le soumettre à la Chambre des Conseillers. 

Les sources du quotidien affirment que le président de la première Chambre, Habib El Malki, souhaite que le texte soit adopté avant la fin de la session parlementaire en cours, après un échec lors de la session extraordinaire tenue, il y a quelques mois, à cet effet. 

En attendant de voir s’il réussira effectivement, Al Ahdath souligne que le vote en commission ne veut pas forcément dire que l’ensemble des partis se sont mis d’accord sur le contenu du projet de loi-cadre, puisque les élus du PJD, qui étaient les plus virulents dans leurs critiques du texte, ont finalement opté pour l’abstention lors du vote, ce qui prouve qu'ils maintiennent leurs positions, même si le projet de loi-cadre a été voté.

Il est à noter que, selon les deux publications, 12 députés seulement sur les 28 ayant assisté à la séance de la commission parlementaire ont voté pour le texte. C’est finalement l’abstention de 16 autres, dont des élus du PJD et de l’Istiqlal, qui a permis de faire adopter le projet de loi-cadre.

Par Fayza Senhaji
Le 16/07/2019 à 20h44