Discours royal : Benkirane en prend pour son grade!

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"Le gouvernement actuel aurait dû capitaliser les acquis positifs cumulés dans le secteur de l'éducation (...), d'autant plus qu'il s'agit d'un chantier déterminant s'étendant sur plusieurs décennies". Cette phrase résonnera pendant longtemps dans les oreilles de l'Exécutif dirigé par le PJD.

Le 20/08/2013 à 22h01, mis à jour le 21/08/2013 à 05h05

Le roi Mohammed VI a donné une note passable au gouvernement de Abdelilah Benkirane dont les efforts n’ont pas été suffisants pour valoriser le plan d’urgence relatif à la promotion du secteur de l’éducation et de l’enseignement. Dans son discours prononcé mardi soir à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du roi et du peuple, le souverain a en outre jugé impératif d’engager "un débat sur toutes les questions majeures de la nation".

Le roi a ainsi placé le secteur de l’enseignement dans une vision royale prioritaire, à l’instar de la réforme de la justice. Il a insisté sur la nécessité de préparer le Marocain de demain capable d’interagir dans un monde en pleine mutation, constatent des observateurs. Ces derniers estiment que les premiers à être visés dans le gouvernement de Benkirane pour accélérer la cadence de la réforme sont Mohamed El Ouafa, ministre de l’Education nationale et Lahcen Doudi, ministre PJDiste de l’Enseignement supérieur. "Le gouvernement actuel aurait dû capitaliser les acquis positifs cumulés dans le secteur de l'éducation et de la formation, d'autant plus qu'il s'agit d'un chantier déterminant s'étendant sur plusieurs décennies", a déclaré le souverain.

Assurer la mise à niveau des RH

Le souverain a estimé "qu’il n'est pas raisonnable que tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan, faisant l'impasse sur les plans antérieurs, alors qu'il ne pourra pas exécuter le sien intégralement, au vu de la courte durée de son mandat". "Par conséquent, le secteur de l'éducation ne doit pas être enserré dans un cadre politique stricto sensu, pas plus que sa gestion ne doit être l'objet de surenchères ou de rivalités politiciennes", a-t-il souligné en mettant le doigt sur l’un des points dans lesquels excellent le gouvernement et les partis politiques marocains.

Dans son discours, le roi Mohammed VI a estimé qu’il faut en revanche "inscrire ce secteur dans le cadre social, économique et culturel qui est le sien, d'autant plus qu'il a pour vocation d'assurer la formation et la mise à niveau des ressources humaines pour favoriser leur insertion dans la dynamique de développement, et ce, à travers la mise en place d'un système éducatif efficient". D'où l'activation de la mise en place du Conseil supérieur de l’enseignement dans sa version actuelle qui sera présidé par Omar Azziman.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 20/08/2013 à 22h01, mis à jour le 21/08/2013 à 05h05