Des parlementaires dissimulent la vérité sur le financement des campagnes électorales

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, et Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes.

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, et Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes. . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La Cour des comptes a relevé que plusieurs candidats et certains partis politiques n'avaient pas respecté les recommandations en matière de justifications des financements et dépenses de la dernière campagne électorale.

Le 05/12/2016 à 22h15

En marge des dernières législatives, la consigne avait pourtant été claire: le financement de la campagne électorale devait être parfaitement transparent. Les partis politiques avaient donc été appelés à fournir des rapports détaillés sur l’origine des fonds utilisés et les dépenses auxquelles ils avaient servi. Or, la Cour des comptes a relevé que plusieurs partis ayant bénéficié de l’aide publique n’avaient pas réussi à présenter des rapports financiers complets, encore moins des rapports certifiés par des commissaires aux comptes, rapporte Assabah dans son numéro du 6 décembre.

Citant des sources informées, le journal indique ainsi que l’opération de contrôle effectuée par la Cour des comptes a révélé un manquement important chez les partis politiques en matière de justifications des dépenses. Plusieurs candidats aux dernières élections ont même dissimulé les vraies dépenses engagées durant cette campagne, craignant vraisemblablement des sanctions pour avoir dépassé le seuil maximal autorisé de 500.000DH.

Assabah explique que les partis et les candidats concernés profitent du fait que les dispositions réglementaires, notamment en matière de sanctions, ne sont pas réellement appliquées en cas de déclaration incomplète des financements de la campagne et ses dépenses. Le journal en veut pour preuve de précédents rapports de la Cour des comptes qui avaient pointé du doigt les finances de plusieurs partis politiques, sans que ces derniers n'aient pour autant été inquiétés par une quelconque procédure disciplinaire. Ils ont même eu droit aux aides publiques lors de la dernière campagne électorale, comme si de rien n’était.

Par ailleurs, Assabah ne manque pas de remarquer que, malgré l’arrivée à échéance du délai accordé par le ministère de l’Intérieur pour le dépôt des dossiers relatifs aux finances des partis et des candidats, nombre d'entre eux n’ont pas encore répondu à cette exigence.

Par Fayza Senhaji
Le 05/12/2016 à 22h15