Des députés du PJD appellent à un retrait du gouvernement, El Othmani se mure dans le silence

La direction du PJD en réunion samedi 25 mars 2017.

La direction du PJD en réunion samedi 25 mars 2017. . DR

Revue de presseKiosque360. Ça bouillonne de nouveau au sein du PJD. Surfant sur la dernière manifestation d’Al Hoceima, les parlementaires islamistes en appellent à une réunion urgente du directoire du parti de la Lampe pour examiner un retrait du gouvernement (le leur), dirigé par El Othmani.

Le 29/06/2017 à 11h13

La dernière manifestation d’Al Hoceima, organisée le jour même de l’Aïd al-Fitr, a servi de cheval de bataille au groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) qui vient, en effet, d’engager un nouveau bras de fer avec le gouvernement El Othmani.

Dans son édition du jeudi 29 juin, le quotidien Al Massae rapporte que tout a commencé quand le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a été interpellé par le groupe parlementaire du PJD. Une question signée Az El Arabe Hlimi, député islamiste, qui a questionné Laftit sur le bien-fondé de l’usage de gaz lacrymogènes lors de la dispersion d’une manifestation organisée à Al Hoceima, le jour de l’Aïd al-Fitr.

Le député exprime, au passage, son soutien à ces «manifestations pacifiques de citoyens réclamant des droits économiques et sociaux légitimes. Sauf qu’elles se sont soldées par des arrestations et une intervention musclée des forces de l’ordre».

Selon le journal, le groupe parlementaire du PJD a anticipé une séance de questions orales que les autres groupes sont en train de programmer avec le gouvernement pour, justement, interpeller le ministre de l’Intérieur sur les événements d’Al Hoceima en général et la manifestation du jour de l’Aïd en particulier.

Cette anticipation participe, en fait, du bouillonnement interne que connaît actuellement le PJD, mécontent du silence dans lequel se mure le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. Ce dernier est en effet dans une situation inconfortable, car pris entre le marteau du mécontentement de ses partisans islamistes et l’enclume de la solidarité gouvernementale qui l’empêche de se mettre en porte-à-faux avec ses ministres.

Selon Al Massae, certains cadres du PJD vont désormais jusqu’à exiger de rejoindre directement les rangs de l’opposition, à l’instar de Abdessamad El Idrissi, qui considère que le PJD doit décrocher de l’actuelle majorité gouvernementale, car elle n’est pas la sienne. Un autre dirigeant du PJD confie à Al Massae que plusieurs rencontres et consultations ont eu lieu ces deux derniers jours avec le SG du parti, Abdelilah Benkirane, en vue de convoquer une réunion urgente du secrétariat général du PJD. Objectif: sortir du gouvernement El Othmani, avec une position claire vis-à-vis des événements d’Al Hoceima.

Par Mohammed Ould Boah
Le 29/06/2017 à 11h13