Député de l'opposition, Omar Balafrej demande que le nouvel an amazigh soit décrété férié

Omar Balafrej, député de la Fédération de la gauche démocratique.

Omar Balafrej, député de la Fédération de la gauche démocratique. . Dr

Revue de presseKiosque360. Le député de la Fédération de la gauche démocratique, Omar Balafrej, appelle à ce que le 13 janvier, date du nouvel an amazigh, soit décrété jour férié au Maroc. Une revendication que les militants amazighs réclament depuis un certain temps, mais le gouvernement tarde à l’officialiser.

Le 17/12/2019 à 21h36

Le député de la Fédération de la gauche démocratique, Omar Balafrej, a appelé à ce que le nouvel an amazigh, célébré chaque année le 13 janvier, soit décrété jour férié. Au début de l’année 2020, le 13 janvier prochain, en effet, le calendrier amazigh passera à l’an 2970.

Le député de l'opposition a indiqué, dans une question écrite adressée au chef du gouvernement, que la consécration de cette journée était devenue impérative. Cette consécration s’impose, ajoute-t-il, par la reconnaissance de l’amazigh en tant que langue officielle du royaume par la Constitution de 2011, ainsi que par la promulgation de la loi organique 26.16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazigh.

Depuis quelques années de nombreuse voix réclament de «fériériser» cette journée, à l’instar de celle des calendriers lunaires (musulman et grégorien). La célébration de Yennayer remonte à l’antiquité, mais ses festivités n’ont été ravivées que dans les années 80 dans les pays du Maghreb, notamment au Maroc et en Algérie. D’ailleurs, l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika avait, en 2017, décrété que le nouvel an amazigh serait désormais une journée chômée et payée, répondant ainsi aux revendications du mouvement kabyle algérien.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition de ce mercredi 18 décembre, que les amazighs ont adopté depuis des lustres le calendrier agraire, le mieux adapté aux activités agricoles. Et le 13 janvier figure parmi les dix derniers jours les plus froids de l’année («Lyali»).

La célébration de cette journée au Maroc diffère d’une région à l’autre mais tous les Amazighs préparent des plats spéciaux pour commémorer le nouvel an.

L’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) célèbre de plus en plus l’avènement de Yennayer. Ses dirigeants considèrent que cette célébration promeut l’identité culturelle amazighe et met en valeur les différents aspects du patrimoine culturel immatériel du Maroc.

A l’approche du 13 janvier, les préparatifs vont bon train chez les Amazighs où cérémonies, expositions, colloques seront organisés. En plus des militants amazighs, de nombreux acteurs politiques sont favorables à ce que le 13 janvier soit décrété jour férié à l’instar du 1er Moharram et du 1er janvier. L’Assemblée mondiale amazighe vient d’ailleurs d’appeler le Maroc à officialiser le Nouvel An amazigh en tant que fête nationale conformément aux principes constitutionnels relatifs à la langue amazighe.

Par Hassan Benadad
Le 17/12/2019 à 21h36