Daech: exécutions en masse des déserteurs

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Revue de presseKiosque360. Les combattants qui veulent quitter Daech sont considérés comme des traitres collaborant avec les "Kouffars" (non-croyants). A ce titre, ils sont exécutés ou battus à mort pour, notamment, dissuader les autres combattants qui penseraient aussi à "déserter".

Le 01/03/2016 à 21h46

Daech a exécuté 8 combattants et en a emprisonné 65 autres. Tous sont d'anciens combattants marocains et hollandais qui oeuvraient pour l’organisation terroriste. Selon l’association «La finesse tue en silence», ce groupe "séparatiste" a vu le jour sur l'initiative de 75 combattants hollandais, dont certains d’origine marocaine, qui étaient en désaccord avec le commandant irakien de Daech depuis un peu plus d’un mois.

Pour Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son numéro du mercredi 2 mars, la tension entre les deux parties a dégénéré en échanges de tirs. «Plusieurs morts ont été recensés. Ce qui a poussé Daech à dépêcher, à Rikka, un délégué qui avait pour mission de désamorcer le conflit avec les "Hollandais".», précise le journal. L’émissaire a été immédiatement abattu par le groupe de rebelles, en guise de représailles suite à la mort d’un de leurs camarades. La rispose de Daech ne se fera pas attendre: huit personnes seront ainsi exécutées, et plus de soixante arrêtées.

«Daech connaît une vague importante d’évasions. Tous ses bataillons sont concernés. Les combattants venus d’Europe de l’Ouest, dont les Marocains, sont les premiers à repartir», déclare au journal Abderrahmane Mekkaoui, expert des affaires militaires et stratégiques, citant des sources turques et kurdes. Selon l’expert, les tentatives d’évasion avortées sont souvent sanctionnées par des exécutions.

Ceux qui parviennent à s’enfuir sont interceptés de l’autre côté des frontières. Ils sont alors renvoyés dans leur pays d’origine où ils sont interrogés, puis jugés. C’est ce qui est arrivé au groupe qui a récemment fui Daech. Ses membres ont en effet été reçus par différents services de renseignement européens.

Par ailleurs, les services de renseignement hollandais estiment à deux cents, dont une cinquantaine de femmes, le nombre de citoyens hollandais ayant rejoint Daech en Syrie et en Irak.

Quand l’exécution n’est pas faite par les armes, les prisonniers sont battus à mort. L’objectif, souligne le quotidien, est de montrer l’exemple à ceux qui s’aventureraient à tenter de quitter l'organisation terroriste.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 01/03/2016 à 21h46