Crise de la majorité: Benabdellah enfonce le clou

Le360

Revue de presseKiosque360. Alors que tout le monde pensait que la page des déclarations de Benkirane était tournée, le PPS vient raviver la flamme de la discorde avec un communiqué incendiaire émanant de son bureau politique.

Le 14/02/2018 à 20h14

L’incident de l’absence -boycott?- des ministres du RNI et de l’USFP au dernier conseil du gouvernement est loin d’être circonscrit. Alors que le chef du gouvernement tente de tourner la page, un communiqué du bureau politique du PPS vient aggraver la situation, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 15 février. Dans ce communiqué, diffusé au terme de la réunion du lundi 12 février de son instance dirigeante, le PPS dit rejeter «la pratique politique et partisane qui va jusqu’au renoncement à des missions constitutionnelles». Il fait ainsi clairement allusion, sans toutefois citer les partis, à cette absence du RNI et de l’USFP au dernier conseil du gouvernement. Le parti a également insisté sur la «responsabilité collective qu’assume l’ensemble des composantes de la majorité» et sur les «règles de la saine pratique politique, de la compétition et l’émulation partisanes correctes, fondées sur l’égalité, la liberté et l’assiduité créative».

Bien plus, note le journal, le PPS, allié notoire du PJD, a critiqué ouvertement l’action du gouvernement, surtout au niveau du volet social. Il a, en ce sens, appelé à la présentation d’un nouveau programme gouvernemental, «ambitieux et susceptible de faire face aux problèmes économiques et sociaux». La sortie du PPS, estime Assabah, vient ainsi creuser le fossé qui sépare déjà les deux pôles de la majorité, le PJD et le PPS d’un côté, et le trio RNI-UC-USFP de l’autre.

Le PPS tente cependant de justifier sa sortie, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 15 février. Cité par le journal, Karim Tej, membre du bureau politique du PPS, a assuré, dans ce cadre, que «les différends, à supposer qu'ils existent, entre les membres de la majorité, ne devraient pas altérer ses missions institutionnelles». Le même responsable s’est dit, par ailleurs, étonné que des déclarations de l’ancien secrétaire général du PJD, qui n’assume plus aujourd’hui aucune responsabilité dans son parti, aient pu affecter à ce point le gouvernement et créer une tension au sein de la majorité.

Pour sa part, Lahcen Daoudi, ministre chargé des Affaires générales cité par le journal, affirme qu’«il ne sert à rien et qu'il n’est dans l’intérêt de personne d’aggraver cette crise». Cela d’autant que le président du RNI, ajoute-t-il, a donné toutes les garanties de la bonne foi des ministres de son parti et de leur détermination à assurer la continuité de l’action du gouvernement dans des conditions saines et convenables.

Par ailleurs, précise Al Ahdath Al Maghribia qui cite le ministre PJD, le RNI n’a pas boycotté le conseil du gouvernement. De même, si les ministres RNI n’ont pas non plus fait partie de la délégation ministérielle qui a accompagné El Othmani à Oujda, c’est parce que les deux ministres RNI censés faire le voyage, soit Mohamed Aujjar de la Justice et Mohamed Boussaid de l’Economie et des finances, étaient tous deux, à ce moment, en mission à l’étranger pour le compte du gouvernement.

Par Amyne Asmlal
Le 14/02/2018 à 20h14