Cour des comptes: certains partis politiques ont triché sur leurs dépenses électorales

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Une grande partie de l’argent public qui a été versé aux partis politiques, en guise d’aide pour financer la campagne électorale des législatives de 2016, a été dilapidée. C’est ce que viennent de révéler les chiffres divulgués par la Cour des comptes.

Le 15/11/2018 à 22h55

Comment certains partis politiques peuvent-ils aspirer à gérer la chose publique, à travers leurs programmes et cadres, alors qu’eux-mêmes ne respectent pas les règles minimales de gestion de l’argent public qui leur est alloué périodiquement? En tout cas, plusieurs partis et personnalités politiques exerçant actuellement de hautes fonctions, ont été pointés sur leur gestion des «milliards de la campagne électorale», rapporte le quotidien Assabah de ce vendredi 16 novembre.

Ainsi, la somme totale déclarée par les partis politiques en matière de dépenses pour la campagne électorale des législatives d’octobre 2016 a culminé à quelque 271 millions de dirhams. Or, cette somme fait apparêtre un différentiel de plus de 9 millions de dirhams qu’aucune pièce justificative n’est venue étayer. Surtout que, sur les 1.407 têtes de liste, 590 d’entre eux n’ont pas présenté le moindre inventaire ventilant leurs dépenses lors de la campagne électorale, alors que 101 candidats têtes de liste, parmi lesquels Assabah cite le ministre PJDiste Mohamed Yatim et la secrétaire d’Etat RNIste M’Barka Bouaïda, n’ont pas présenté leurs justificatifs dans les délais légaux.

Même sur les 817 déclarations reçues par la Cour des comptes et censées justifier les dépenses de campagne, plusieurs d’entre elles (soit 65 justificatifs) ne sont pas clairement détaillées et laissent subsister un flou.

Au total, la Cour des comptes estime qu’une enveloppe de 17,77 millions de dirhams (soit 6,53% des dépenses électorales) reste sujette à caution. Elle estime que 7,5 millions de cette somme litigieuse seraient dus à une vingtaine de têtes de liste appartenant à l’actuelle majorité, alors que le reste revient aux partis de l’opposition et à ceux non représentés au Parlement. Une seule chose est d’ores et déjà sûre, à savoir qu’aucun parti n’a dépassé les 500.000 dirhams fixés comme plafond pour le budget de la campagne électorale.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 15/11/2018 à 22h55