Coronavirus à Meknès: les explications du maire Abdellah Bouanou

Abdellah Bouanou, maire de Meknès.

Abdellah Bouanou, maire de Meknès. . DR

Revue de presseKiosque360. Dans la ville de Meknès, des quartiers entiers ont été mis en confinement sanitaire. 58 personnes ayant été en voyage organisé en Egypte font actuellement l’objet d’un suivi médical continu. Une quinzaine d’entre elles ont déjà été testées positives.

Le 25/03/2020 à 20h20

A Meknès, la situation devient critique. 24 cas de contamination au Covid-19 ont été enregistrés et, mardi dernier, la ville connaissait déjà son premier cas de décès à cause du virus, affirme Abdellah Bouanou, maire PJD de la ville, dans un entretien accordé au quotidien Al Massae et publié dans son édition du jeudi 26 mars. D’après le maire, les 58 personnes qui se sont récemment rendues en voyage organisé en Egypte, ainsi que le responsable de l’agence organisatrice, ont été mis sous surveillance médicale.

Aujourd’hui, 15 membres de ce groupe ont été testés positifs. Les autres membres ont été mis en isolement médical avec une prise de température deux fois par jour, et ce depuis le 10 mars dernier. D’après le président du conseil de la ville, aucun d’entre eux ne présente, pour l'instant, de symptômes d’infection. De plus, ajoute-t-il, des prélèvements concernant trente membres de ce groupe ont été envoyés au laboratoire pour analyse. «Nous attendons les résultats pour nous assurer de leur état de santé», affirme-t-il.

En attendant, le responsable de la ville assure que les autorités ont pu identifier toutes les personnes ayant été en contact avec les membres de ce groupe et relevé leurs coordonnées et leurs numéros de téléphone. Tout ce monde a été mis en confinement sanitaire et bénéficie d’un suivi médical permanent. Globalement, assure le maire, cité par Al Massae, les autorités appliquent les dispositions du décret-loi instaurant l’état d’urgence sanitaire.

Ainsi, explique-t-il, la ville est divisée en plusieurs districts. Chaque district comprend au moins une boulangerie, un four, un marché, une pharmacie et une agence bancaire. Les habitants d’un district donné ne peuvent en aucun cas se rendre dans un autre. En cas de besoin, les habitants détenant l’autorisation délivrée par les autorités sont toutefois libres de circuler à l’intérieur de leur district. Cela vaut pour tous les quartiers de la ville, même celui d’Al Bassatine que certaines rumeurs ont donné pour totalement isolé et fermé.

Pour Abdellah Bouanou, la situation est actuellement sous contrôle. Les autorités sont néanmoins mobilisées pour faire face à tout développement. C’est ainsi, explique-t-il, que trois hôpitaux, dont l’hôpital militaire, ont été entièrement équipés pour recevoir d’éventuels malades infectés. Ces hôpitaux disposent de lits réservés à la mise en quarantaine, ainsi que de dispositifs d’assistance respiratoire. Au moins 50 de ces appareils sont actuellement disponibles. Bien sûr, la ville peut également compter sur les équipements et les dispositifs disponibles à l’hôpital militaire, ainsi que les capacités du secteur privé.

Dans le cadre d’une démarche d’anticipation, une commission s’est d'ailleurs rendue dans les cliniques privées de la ville pour évaluer leurs capacités. D’après le maire, certains hôtels ont également proposé leur aide pour faire face à cette situation. En parallèle, souligne Abdellah Bouanou, et à l’instar des autres villes, Meknès a pris les dispositions de prévention nécessaires. C’est ainsi que le souk hebdomadaire, qui accueille 7.000 personnes deux fois par semaine, a été fermé. Des mesures de sécurité ont été prises également au marché du gros qui accueille quelque 3.000 personnes. Les services d’hygiène et l’entreprise de gestion des déchets urbains ont également été mobilisés.

Par Amyne Asmlal
Le 25/03/2020 à 20h20