Conseil de sécurité. Les coulisses des discussions sur le dossier du Sahara

Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU.

Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU. . AFP

Des bruits de couloir en provenance du Conseil de sécurité indiquent que la question de la sécurité des Casques bleus à l'est du dispositif de défense marocain a polarisé les discussions entamées hier mardi 17 avril autour du rapport du SG de l'ONU et celui du chef de la MINURSO. Détails.

Le 18/04/2018 à 17h29

Les risques courus par la composante militaire de la MINURSO à l'est du dispositif de sécurité marocain, précisément dans la zone tampon, ont été au centre des discussions consacrées hier mardi 17 avril par le Conseil de sécurité au rapport politique du SG de l'ONU, Antonio Guterres, et celui, technique, de son représentant personnel pour le Sahara, chef de la MINURSO, le Canadien Colin Stwart.

Selon des bruits de couloir en provenance de New York, les quinze membres ont débattu largement de cette question soulevée dans le rapport de Guterres. "À compter du 1er juillet, en raison d’une menace directe d’enlèvement contre le personnel international reçue fin juin, les patrouilles à l’est du mur de sable ont été limitées à un rayon de 100 kilomètres autour des bases d’opérations», lit-on dans le document. En revanche, «les patrouilles normales se sont poursuivies à l’ouest du mur de sable", c’est-à-dire du côté marocain, a assuré Guterres.

La sécurité du personnel militaire de la MINURSO chargé de la surveillance de l'accord de cessez-le-feu est ainsi sérieusement mise en danger à l'est du dispositif de défense marocain, précisément dans la zone tampon, théâtre d'incursions répétitives des éléments armés du Polisario, et de groupes terroristes avec lesquels il est en accointances.

Polisario-Groupes jihadistes, les liaisons dangereusesPour rappel, Kim Bolduc, ex-représentante spéciale du SG de l’ONU, chef de la MINURSO, s'était déplacée, à la mi-mai 2016, à Tindouf pour discuter des menaces proférées le 5 mai, via un enregistrement vidéo, par Abou Walid al-Sahraoui, terroriste membre du Polisario, contre la Mission onusienne au Sahara.

Abou Walid al-Sahraoui, qui était chef du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), avant de fusionner avec le groupe terroriste "Al Mourabitoune" du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, avait menacé, en début mai, d’attaquer la MINURSO et le Maroc.

Adnane Abou Walid al-Sahraoui, de son vrai nom Lehbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, appartenait à une milice armée du Polisario avant de rejoindre le groupe terroriste sahélien, baptisé "MUJAO".

C'est dans ce sillage qu'intervient l'avertissement du SG de l'ONU. "A l’est du mur de sable, la menace terroriste, évaluée à partir des menaces directes reçues au cours de la période considérée et antérieurement, a été jugée élevée", affirme-t-il. On peut légitimement se poser des questions sur les objectifs d’intimidation et de menace qui ont ciblé les membres de la MINURSO. Est-ce pour les empêcher de prendre connaissance de ce qui se passe sur le terrain?

Une chose est sûre: l'avertissement du SG de l'ONU n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. "Les quinze du CS prennent très au sérieux la menace contre la sécurité des membres de la MINURSO à l'est du dispositif de défense marocain", rapporte une source de le360.

Maintenant, reste à savoir quelle décision prendra le Conseil à cet effet.

Aux dernières nouvelles, le "groupe des amis du Sahara" (Royaume-Uni, Espagne, Russie, Etats-Unis et la France) prévoit une réunion ce mercredi soir pour discuter des amendements à apporter au projet de résolution rédigé habituellement par les Etats-Unis.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 18/04/2018 à 17h29