Conflit libyen: la rencontre de Tanger met fin à la polémique sur les postes de souveraineté

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Revue de presseKiosque360. Les participants libyens, à la rencontre de Tanger, ont validé les critères de choix des postes de souveraineté. Les débats butent sur la présence de certaines personnalités de l'ancien régime, les quotas tribaux et géographiques préconisés par l’ONU et les lieux de rencontre.

Le 01/12/2020 à 21h29

La deuxième séance des concertations libyennes qui se tiennent à Tanger a permis de dépasser d’importants obstacles qui avaient bloqué l’avancée des négociations ayant eu lieu dans plusieurs pays. Le quotidien Akhbar Al Yaoum rapporte, dans son édition du mercredi 2 décembre, que les participants se sont mis d’accord sur les critères de choix des postes de souveraineté et l’étude des propositions émises lors de la rencontre de Tunis. Plusieurs sources libyennes, qui ont participé aux deux séances à huis clos de lundi et mardi, ont exprimé leur ferme volonté de résoudre les points de divergence en suspens. Parmi ces points de désaccord, qui ont envenimé la situation politique dans le pays après l’accord de cessez-le-feu, figurent la multiplication des lieux de rencontre, l’invitation de certaines personnalités de l'ancien régime et les quotas tribaux et géographiques préconisés par l’ONU. 

Malgré la complexité de ces sujets, les députés libyens sont déterminés à réaliser une avancée dans leurs négociations. Un premier pas a été concrétisé avec la constitution de commissions à la Chambre des représentants et d’autres commissions conjointes avec les membres du Conseil supérieur de l’Etat pour la finalisation des accords. Des avancées qui ne semblent pas avoir plu au président de la Chambre des représentants libyenne, Akila Saleh, qui a zappé la réunion de Tanger pour se déplacer en Russie en laissant entendre qu’il refusait certains accords conclus dans la ville du Détroit. Une attitude que récuse, politiquement et juridiquement, un membre du conseil supérieur de l’Etat libyen qui indique que le quorum a été atteint avec la présence d’une majorité de députés. Du coup, ajoute-t-il, la Chambre des représentants est souveraine et ses décisions deviennent par conséquent exécutoires et juridiquement contraignantes.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum rapporte que le même intervenant souligne que le président de la Chambre des représentants, Akila Saleh, n’est qu’un directeur qui dirige les séances du Parlement. Il va de soi, poursuit-il, que si les députés ont pris une décision comme celle de se réunir à Ghadamès, ni lui ni aucune autre force ne peut s’y opposer. De son côté, le président de la commission de la formulation et des amendements, Moussa Faraj, révèle que les postes de souveraineté qui font l’objet de ces discussions sont les mêmes qui ont été définis dans l’article 15 de l'accord de Skhirat. Il s’agit notamment du directeur de la banque centrale, du président de la Cour des comptes, du président du contrôle administratif, de l’Instance de lutte contre la corruption, du Haut commissariat à la justice, du procureur général et du président de la Cour suprême.

Par Hassan Benadad
Le 01/12/2020 à 21h29