Commune d'Oulad Taïma: l'autre affaire de rente partisane du ministre Amekraz

Mohamed Amekraz, ministre de l'Emploi et de l'Insertion professionelle.

Mohamed Amekraz, ministre de l'Emploi et de l'Insertion professionelle. . DR

Revue de presseKiosque360. L’opposition à la commune d'Oulad Taïma exige la rupture du contrat qui lie depuis 5 ans la commune au ministre de l'Emploi, Mohamed Amekraz, en sa qualité d’avocat. Des membres du conseil expliquent que le ministre n’aura pas le temps de défendre leurs intérêts.

Le 02/07/2020 à 22h37

Dans son édition du 3 juillet, le quotidien arabophone Assabah prête l’oreille aux tintements d’une énième casserole du PJD, et porte son regard sur l’affaire d’une «rente partisane» qui risquerait d’alourdir le dossier du ministre Amekraz. Le journal explique que la sonnette d’alarme a été tirée par l’opposition de la commune d’Oulad Taïma, qui demande à cor et à cri la rupture du contrat qui lie depuis bientôt 5 ans la commune au ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, en sa qualité d’avocat au barreau d’Agadir, en vue de défendre les intérêts propres à la commune.

Cette affaire vient s’ajouter au scandale déclenché par la décision tardive d’Amekraz, également patron de la jeunesse du PJD, d’inscrire les employés de son cabinet à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Ce qui a alimenté d’abord la polémique au sein du PJD et fait monter d’un cran les voix qui exigent d’Amekraz un abandon immédiat de poste, au même titre que la démission de Mustapha Ramid du gouvernement actuel de Saâd-Eddine El Othmani.

Assabah rapporte de sources bien informées que la reconduite du contrat avec le ministre en février dernier a suscité une grogne de la part des istiqlaliens, qui considèrent le maintien du contrat comme une sorte de «rente partisane», en particulier après la nomination d’Amekraz en tant que ministre.

La commune d'Oulad Taïma représentée majoritairement par le parti du PJD, a voté à deux reprises (en février 2017 et 2018), à la quasi-unanimité, en faveur d’une contractualisation avec le cabinet d’Amekraz. Sauf qu’en 2019, rapporte le journal qui détient une copie du compte-rendu d’une réunion du conseil, seuls les PJDistes ont voté pour, tandis que les membres des deux partis Istiqlal et RNI ont exprimé leur refus ferme et explicite.

Les propos de Mahjoub Hamdaoui, membre du conseil de la commune, recueillis par Assabah penchent en ce sens: «Nous n’avons aucun parti pris vis-à-vis du ministre. Nous pensons simplement qu’au regard de son agenda, il n’aura probablement pas le temps de défendre en personne les intérêts de notre commune. D’où notre décision de se passer de ses services».

Des membres de l’opposition expliquent également que ce dossier sera placé au coeur des débats dans les prochains meetings du conseil.

Par Maya Zidoune
Le 02/07/2020 à 22h37