Claude Moniquet: «La connivence entre le Polisario et l’Algérie est connue de tous»

Claude Moniquet, président du Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (ESISC).

Claude Moniquet, président du Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (ESISC). . DR

La connivence entre le Polisario et l’Algérie est connue de tous, a souligné, jeudi, Claude Moniquet, spécialiste des questions sécuritaires.

Le 12/04/2018 à 18h49

Commentant la présence, parmi les victimes de l’accident de l’avion militaire en Algérie, de miliciens du Polisario qui y étaient transportés d’Alger vers Tindouf, Claude Moniquet a affirmé qu’«à partir du moment où le régime algérien a accepté qu’un groupe armé qui tente de déstabiliser un pays voisin soit installé sur son territoire, garde les armes et entraîne des militaires, il est évident qu’il y a une collaboration entre les autorités algériennes et le Polisario et que ce dernier n’est clairement qu’un moyen que l’Algérie a trouvé pour maintenir des tensions avec le Maroc parce qu’elle a besoin de ces tensions».

Pour l’expert français, président du Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (ESISC) basé à Bruxelles, la complicité entre le pouvoir algérien et le Polisario est flagrante. 

«Franchement, il fallait être aveugle ou de très mauvaise foi pour faire semblant d’ignorer qu’il y avait des liens entre le Polisario et l’Algérie», a asséné Moniquet dans une déclaration à la MAP, rappelant que son centre avait révélé il y a quelques années des informations sur les fraudes à l’aide humanitaire destinée aux populations de Tindouf et auxquelles s’adonnaient à la fois le Polisario et les autorités algériennes.

«Diplomatiquement, on fait semblant de ne pas remarquer ou ne pas croire cette compromission entre le Polisario et l’Algérie, mais elle est connue de tous», a confié Claude Moniquet, précisant qu’aujourd’hui «tout le monde comprend très bien que le Polisario n’est plus réellement un acteur de la situation».

«Le Polisario est une survivance du passé, qui a beaucoup de mal à contrôler sa jeunesse, qui n’offre aucun espoir, ni aucune perspective politique ou de développement à la population prise en otage à Tindouf», a souligné l’analyste français.

Et de conclure que sur le plan international, «à part quelques gouvernements qui ont voulu faire plaisir à Alger en reconnaissant le front Polisario, la plupart des Etats européens et des Etats qui comptent dans la région n’ont pas de relations avec ce groupe et ont adhéré par contre au projet marocain d’autonomie ».

Le 12/04/2018 à 18h49