CEDEAO: l’adhésion du Maroc confiée à cinq chefs d’Etat

Le roi Mohammed VI et le président ivoirien Alassane Ouattara.

Le roi Mohammed VI et le président ivoirien Alassane Ouattara. . MAP

Le communiqué sanctionnant les travaux du 52e sommet de la CEDEAO précise qu’un comité composé des chefs d’Etat du Nigéria, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et de la Guinée Conakry va étudier les implications de l’adhésion du Maroc. Une décision politique, conforme aux attentes du royaume.

Le 18/12/2017 à 16h13

On savait qu’il fallait attendre 2018 pour entériner l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. On ignorait en revanche si des considérations techniques allaient être posées comme d’interminables a priori ou si les aspects à la fois politiques et stratégiques finiront par prédominer. A l’issue de la 52e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui s’est tenue samedi 16 décembre à Abuja, il a été décidé de mettre en place un comité composé «des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian pour adopter les termes de références et superviser l’étude approfondie des implications» de l’adhésion du Maroc à part entière, ainsi que celle de la Tunisie en qualité d’observateur et de la Mauritanie en tant que membre associé.

Les Etats membres ont tranché. Le dossier de l’adhésion du royaume du Maroc sera confié à des chefs d’Etat et non pas aux fonctionnaires de la commission de la CEDEAO. C’est une décision qui donne la priorité à la chose politique et aux implications stratégiques sur les considérations techniques. «Cette décision ne peut que conforter les attentes du Maroc qui a toujours considéré la coopération Sud-Sud comme étant un levier stratégique pour le développement des pays de l’Afrique de l’Ouest», commente un diplomate. Et d’ajouter: «on peut se réjouir de la composition équilibrée de ce comité. Le roi Mohammed VI entretient des relations personnelles avec la majorité des chefs d’Etat qui vont stipuler sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO».

A ce sujet, il est à rappeler qu’à l’exception du Togo, Mohammed VI s’est rendu dans les quatre autres pays composant le comité. Il a été par exemple deux fois en Côte d’Ivoire rien qu’en 2017, en février puis en novembre. Depuis son accession au trône, le roi s’est rendu, au total, à 5 reprises dans ce pays pivot de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest. Au Nigéria, le souverain avait effectué une visite le 1er décembre 2016. Il en est de même pour la Guinée, visitée à deux reprises dont la dernière fois les 23 et 24 février 2017. Enfin, pour le Ghana, le roi s’y était rendu le 16 février dernier.

Le Maroc entretient des relations bilatérales, souvent qualifiées d’exceptionnelles, avec la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry. Le roi a développé une relation fondée sur l’estime avec le président du Nigéria et a ouvert une nouvelle page dans les relations bilatérales avec le Ghana.

De plus, il est à noter que le communiqué de la 52e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ne remet pas en question l’accord de principe des 15 Etats membres sur l’adhésion du Maroc. Cet accord de principe avait été signifié lors du sommet de la CEDEAO à Monrovia le 4 juin 2017.

C’est au comité des cinq chefs d’Etat que revient la tâche de fixer les échéances relatives à l’adhésion du Maroc. La principale échéance est celle d’une session extraordinaire des pays de la CEDEAO, dédiée à ce dossier.

Par Aziz Bada
Le 18/12/2017 à 16h13