Casablanca croule sous les dettes contractées par le Conseil de la ville

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Revue de presseKiosque360. Pour compenser le déficit des recettes communales, la mairie de Casablanca contracte des crédits dont les seuls intérêts atteignent 130 millions de dirhams par an. Le remboursement annuel du capital emprunté, qui s’étale jusqu’à 2022, s’élève à près de 180 millions de dirhams.

Le 25/11/2019 à 21h35

La commune urbaine de Casablanca doit s’acquitter, à la fin de l’exercice budgétaire, de la somme de 290.625.265 dirhams représentant trois crédits bancaires contractés auprès d’institutions financières marocaines et étrangères. Les intérêts représentent, à eux seuls, près de 130 millions de dirhams, soit le budget alloué à trois arrondissements pour couvrir leurs frais de fonctionnement et l’animation locale. Cette somme dépasse de loin les budgets programmés pour l’équipement et l’investissement dans plusieurs secteurs vitaux de Casablanca. La commune rembourse annuellement au Fonds d’équipement communal (FEC) près de 260 millions dirhams, dont 110,7 millions d’intérêts au taux de 7%. La commune a déboursé 166 millions de dirhams de capitaux empruntés en 2018 et 175 millions de dirhams en 2019.

Les prévisions d’amortissement d’emprunt indiquent que la mairie est appelée à rembourser 188 millions de dirhams en 2020, 190 millions en 2021 et 191 millions de dirhams en 2022, rapporte ainsi Assabah dans son édition du 26 novembre. Le bureau du Conseil de la ville ne cesse d’endetter la capitale économique en contractant d’autres crédits pour financer sa participation de 10% au plan de développement du Grand Casablanca. Le budget alloué à ce plan, qui s’étale sur la période 2015/2020, est estimé à 36,6 milliards de dirhams, dont 3,6 milliards de dirhams qui seront déboursés par la commune.

Pour financer ces investissements, la mairie a recours aux emprunts auprès d’institutions financières internes (FEC) et externes (Banque mondiale) qui sont garanties par l’Etat. Ces prêts sont accordés à des conditions draconiennes pour le financement de certains projets programmés pour la période 2016/2022, dont le coût est estimé à 52 milliards de dirhams. Le Conseil de la ville cherche à trouver d’autres fonds auprès des institutions de crédits pour financer sa part dans l’acquisition de 700 bus de transport urbain pour remplacer les bus de M’dina Bus, dont le contrat a expiré le 31 octobre dernier. 

Certains membres du Conseil de la ville appréhendent ce recours systématique à l’emprunt qui risque de poser beaucoup de problèmes, dans l’avenir, à la trésorerie de la commune. Ces élus accusent le maire et ses collaborateurs d’avoir échoué à élaborer un plan pour améliorer les recettes d’impôts, contraindre les assujettis à s’acquitter de leurs taxes et procéder au recouvrement des montants impayés, qui s’élèvent à 4,5 milliards de dirhams.

Par Hassan Benadad
Le 25/11/2019 à 21h35