Casa-Settat: le RNI joker gagnant dans la bataille Bakkoury-Haikar

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Le président de la région Casablanca-Settat sera connu lundi 14 septembre. Les grands électeurs devront choisir entre Mustapha Bakkoury, S.G du PAM, et le PJDiste Abdessamad Haikar. Le patron de MASEN pourrait bénéficier des six voix du RNI.

Le 12/09/2015 à 14h11

Les 75 conseillers de la région Casablanca-Settat ont été conviés à se présenter, lundi prochain à 10 heures au siège de la région, pour élire celui qui présidera la région la plus riche du royaume. L’opposition (PAM, PI, USFP et UC) fait bloc derrière Mustapha Bakkoury, alors que les voix de la majorité devraient aller au candidat PJD Abdessamad Haikar. Mais les choses se compliquent quand on sait qu’une seule voix pourrait faire la différence du moment que l’opposition dispose de 38 sièges et la majorité de 37 voix. Logiquement, la présidence de la région devrait revenir au PAM. D’ailleurs, un accord tacite semble avoir été convenu entre les partis de la majorité et de l’opposition : le bloc qui dispose d’une majorité de voix dans une région présente un candidat qui devrait être élu à la tête de cette région. « Benkirane, dont l’appétit du pouvoir est sans limite, n’a pas respecté cette règle tacite et a poussé Haiker à disputer la présidence de la région Casablanca-Settat à Bakkoury », confie une source de l’opposition à Le360.

La candidature de Haiker complique les chances de Mustapha Bakkoury qui doit désormais compter sur un allié inespéré au sein même de la majorité gouvernementale: le RNI avec ses six voix. Selon les sources de Le360, les conseillers régionaux du parti de la Colombe envisageraient de voter pour le S.G du PAM. « Il y a la logique des urnes, mais il y a aussi les intérêts de la première région du pays. Casablanca-Settat a besoin d’un bon manager et non d’un érudit en théologie, avec tout le respect qu’on doit à Abdessamad Haikar », commente un conseiller de l’opposition. Et politiquement, les acteurs politiques de la région voient mal le PJD faire mainmise sur toutes les collectivités de la Métropole après son sacre électoral dans les arrondissements et le Conseil de la ville qui doit revenir au ministre chargé des Relations avec le Parlement, Abdelaziz El Omari.

Fragiles alliances

Ce n’est pas la première fois que le RNI fausse compagnie au PJD. A Tétouan, c’est une autre grande bataille qui se joue entre les deux formations après l’alliance des PJDistes et des PAMistes en faveur du maire islamiste sortant Mohamed Iddaomar. Dans d’autres villes et communes, le jeu des alliances a été complètement chamboulé. Si les voix des Bleus de Casablanca-Settat revenaient à Mustapha Bakkoury, il faudra alors s’attendre à une nouvelle escalade entre Abdelilah Benkirane et Salaheddine Mezouar. Et surtout à remettre en question l’alliance PJD-RNI au niveau de certains arrondissements à Casablanca. Bonjour les dégâts pour la coalition gouvernementale!

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 12/09/2015 à 14h11