Boukhabza: “Le PJD finance ses campagnes avec des fonds douteux”

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Revue de presseKiosque360. Lamine Boukhobza, ancien dirigeant du PJD, accuse le parti islamiste de financer ses campagnes électorales avec des fonds en provenance de certains pays du Golfe. Et aussi avec l’argent... de la drogue.

Le 30/09/2016 à 21h24

C’est une véritable bombe que Lamine Boukhobza, membre fondateur du PJD et candidat indépendant aux élections du 7 octobre, vient de lâcher à Tétouan!

Selon cet ancien membre de la Chabiba islamia, le PJD reçoit des fonds de certaines monarchies du Moyen-Orient qui financent ses campagnes électorales, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 1er et 2 octobre. Bien plus, ajoute ce membre fondateur du parti, Abdelilah Benkirane traite, lui-même, avec des individus qui s’adonnent au blanchiment d’argent chez qui il lui arrive souvent d'aller quand il est en déplacement à Tétouan.

Lamine Boukhobza, ancien député PJD, actuellement en rupture de bail avec le parti après ses sorties contre le maire islamiste de Tétouan, soutient également que le parti finance sa campagne électorale à l’échelle de la ville avec des fonds de provenances douteuses.

Le journal affirme qu’il fait référence, sans le dire ouvertement, à l’argent de la drogue. L’ancien dirigeant du parti fait référence à une idée largement partagée localement qui assure que les bailleurs de fonds du parti et de ses campagnes électorales dans la ville traînent derrière eux, pour la plupart, un passé de trafiquants de drogue.

En outre, Lamine Boukhobza, natif de Tétouan, a tenu, jeudi, son premier meeting électoral dans le quartier où il a vu le jour et a grandi. Il a pu ainsi réunir un grand nombre de sympathisants dont la plupart sont d’anciens militants et supporters du PJD, tout comme ses colistiers.

Il s’est également assuré le soutien de certaines figures locales dont le poids électoral est jugé plus qu’appréciable. Selon des sources locales, c’est un concurrent sérieux pour PJD. D'ailleurs, il est presque assuré de gagner son siège puisqu’il compte déjà sur le vote des 1.200 électeurs qui ont apposé leur signature sur son dossier de candidature.

En tant que candidat indépendant, Lamine Boukhobza est tenu par la loi de présenter un programme électoral avec son dossier de candidature, qu'il est ensuite censé proposer à ses électeurs. Mais lors de ce meeting, il s’est surtout contenté de fustiger ses anciens compagnons du PJD, dont le secrétaire général Albdelilah Benkirane qu’il accuse d’exercer son hégémonie sur le parti et d’imposer qui il veut là où il veut.

Boukhobza s’en est également pris au maire de la ville et à sa gestion locale et a sévèrement attaqué le bilan gouvernemental du PJD. A noter que Lamine Boukhobza n’en est pas à son premier fait d’armes. Il a déjà mené une cabale contre le PJD au lendemain des dernières élections locales et régionales du 4 septembre 2015. Utilisant les réseaux sociaux sur lesquels il diffusait vidéo après vidéo, il a mis à nu, dans un franc-parler très rare, tous les torts qu’il reproche au parti et à ses dirigeants, plus particulièrement dans cette ville du Nord.

Dans l’une de ses vidéos, il n’a pas hésité à accuser son ancien parti d’avoir incorporé «des entremetteuses et des fraudeurs et tricheurs» dans ses listes électorales lors des élections locales et régionales. Cette sortie lui a valu naturellement une mise à la porte tonitruante par son ancien parti.

Par Amyne Asmlal
Le 30/09/2016 à 21h24