Benzakour: «Nous avons lutté pour notre survie sous le gouvernement Benkirane»

Abdelaziz Benzakour, médiateur du royaume.

Abdelaziz Benzakour, médiateur du royaume. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Médiateur a traité un peu moins de 8.500 plaintes en 2015 soit 14% de moins qu’en 2014. Pourtant, le gouvernement précédent ne lui pas particulièrement facilité la tâche et il a même dû recourir à un arbitrage royal pour obtenir une rallonge budgétaire.

Le 28/04/2017 à 23h17

Le Médiateur du Royaume, Abdelaziz Benzakour, a affirmé que son institution a failli voir ses attributions réduites et son action étouffée sous le précédent gouvernement. Selon le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition des 29 et 30 avril, les entraves auxquelles l’institution a dû faire face ont sensiblement affecté son action.

Selon l’ombudsman national, l’institution chargée de protéger les citoyens contre les abus de l’administration a failli voir se réduire, voire paralyser, ses activités et son champ de compétences. Abdelaziz Benzakour, cité par le journal, explique avoir bataillé fermement pour amender 26 des 30 articles que compte le nouveau projet de loi relatif à l’institution préparé par le gouvernement Benkirane. «L’adopter tel qu’il a été préparé, ce texte aurait pu vider l’Institution de sa substance», a-t-il affirmé. Heureusement, a ajouté Abdelaziz Benzakour, le gouvernement sortant n’a pas eu le temps de l’adopter avant.

Le Médiateur a également affirmé ne pas comprendre le refus de l’ancien chef du gouvernement de lui accorder une rallonge budgétaire pourtant nécessaire pour l’accomplissement de la mission de cette institution. Là encore, il a fallu, précise-t-il recourir à un arbitrage royal pour obtenir rapidement cette rallonge. Ce qui a d’ailleurs impacté positivement le travail de l’institution qui a pu accélérer sa cadence de traitement des dossiers.

Le Médiateur a également regretté le manque de collaboration de l’administration publique et des différents ministères. Pourtant, le dahir portant création du Médiateur, a-t-il expliqué, comporte au moins 20 mesures qui, si elles avaient été appliquées correctement par l’Administration, auraient pu faire gagner du temps aux administrés et leur auraient éviter de recourir à la justice pour réclamer leurs droits.

Par ailleurs, et selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du week-end, le nombre de plaintes et doléances enregistrées auprès de l’Institution en 2015 a reculé de 14,2% par rapport à 2014, passant de 9.837 à 8.442 plaintes.

Le journal a également relevé que le nombre de plaintes ne relevant pas de la compétence de l’Institution a atteint 6.206 en 2015, soit une baisse de 20%. Cela, alors que l’indice des plaintes relevant de la compétence de l’institution a connu une augmentation de 7,6%, par rapport à 2014, soit un total de 2.236 plaintes.

Ces chiffres, affirme le journal, reflètent une nette amélioration dans l’action de l’Institution. Et ce, après que cette dernière ait adopté une nouvelle politique de communication et d’ouverture sur la société.

Mais cet effort reste encore insuffisant puisque le nombre des plaintes et doléances soumis au Médiateurs mais qui n’entre pas dans le cadre de ses compétences reste très important. Ce type de saisines représente encore 74% de l’ensemble des plaintes et doléances adressées aux services d’Abdelaziz Benzakour.

Par Amyne Asmlal
Le 28/04/2017 à 23h17