Benslimane: quand la campagne électorale dérape

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. On ne peut dire que la campagne électorale se déroule dans la joie et la bonne humeur à Benslimane. En seulement douze heures, un conseiller communal a été agressé, la voiture d’un candidat incendiée et le siège d’un parti attaqué.

Le 30/09/2016 à 20h58

A Benslimane, dans la région de Mohammédia, la bataille électorale a pris l’allure d’une bataille tout court. Moins d’une semaine après le démarrage de la campagne électorale, trois circonscriptions de la province ont connue trois incidents graves en seulement douze heures, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 1er et 2 octobre.

Derrière ces troubles à l’ordre public, se trouvent souvent de jeunes délinquants dont la plupart sont des repris de justice. Armés de coutelas, ils n’hésitent pas à s’en prendre aux candidats.

C’est ainsi qu’un conseiller communal a été grièvement blessé au visage après avoir été attaqué par un groupe de jeunes qui participent à la campagne d’un parti adverse, membre de la majorité sortante. A Cherrat, une petite commune rurale près de Bouznika, des individus ont mis le feu à la voiture d’un candidat.

Non loin, à Bouznika, des jeunes ont attaqué le siège du parti des Néodémocrates, fondé par le professeur des sciences politiques, Mohamed Darif. 

Dans les faits, le conseiller communal Bouchta Kheyari, qui affirme se trouver à Benslimane pour une visite familiale, a été abordé par trois jeunes supporters du mandataire de la liste du PPS qui l’ont roué de coups, dépossédé de ce qu’il portait sur lui et grièvement agressé à la joue. Les trois agresseurs se déplaçaient à bord du véhicule appartenant au candidat PPS.

La victime, un septuagénaire, a été transportée à l’hôpital provincial. Après avoir reçu les soins nécessaires, il a été interrogé par la police. Et comme c’est le cas lorsque les enquêteurs soupçonnent un lien entre les faits et la campagne électorale, ils ont confié le dossier à la brigade spéciale chargée d’enquêter sur les infractions électorales.

C’est ainsi que la victime a été soumise à un deuxième interrogatoire durant lequel elle a affirmé qu’elle était attablée à un café lorsque trois individus l’ont abordée, puis tabassée, dépossédée de son téléphone et frappée violemment avec une pierre au visage. Les trois individus, que le septuagénaire a pu reconnaître et nommer, faisaient campagne pour le candidat PPS. Il nie toutefois tout rapport entre l’incident et la campagne électorale mais a néanmoins insisté pour poursuivre ses agresseurs en justice.

De leur côté, des sources proches du candidat PPS confirment l’agression et surtout l’implication des supporters du candidat dans l’incident. De même qu’elles affirment que la victime était, en fait, en train de démarcher un notable influent dans la région pour le compte du candidat istiqlalien, M’hammed Karimine. Ce dernier a été, pour sa part, et c’est le deuxième incident, victime d’un acte de vandalisme, puisqu’une voiture qu’il a louée pour les besoins de la campagne a été incendiée en signe de représailles.

Dans un tout autre registre, et toujours à Bouznika, le siège local du parti des Néodémocrates a été attaqué par des jeunes dont l’un était armé d’un coutelas, au moment où le mandataire de la liste du parti se réunissait avec les membres de son staff électoral. Les jeunes étaient vraisemblablement sous l’emprise de la drogue et, selon des témoins, l’incident aurait pu tourner au drame si ce n’était la présence d’esprit du candidat qui s’est empressé de cadenasser la porte.

Par Amyne Asmlal
Le 30/09/2016 à 20h58