Benkirane: "Nous serons premiers aux élections"

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Revue de presseKiosque360. Abdelilah Benkirane tente de rassurer. Son parti, a-t-il insisté, remportera les élections du 7 octobre, mais ne dominera pas la scène politique.

Le 13/06/2016 à 00h07

Abdelilah Benkirane est sûr et certain de la victoire de son parti aux élections du 7 octobre, précisant toutefois que le PJD ne dominera pas ces élections, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 13 juin. Le parti islamiste, estime son patron, devrait réaliser un résultat similaire à celui des dernières législatives anticipées du 25 novembre 2011. Abdelilah Benkirane a ainsi confié, lors d’une rencontre tenue, samedi 11 juin, au siège historique de l’USFP à Rabat, que «le PJD devrait s'emparer du nombre de sièges remportés aux élections du 25 novembre». Le PJD avait alors raflé 107 sièges, loin devant l’Istiqlal classé deuxième avec 60 sièges.

Toutefois, le PJD sait qu’il ne pourra pas dominer la scène politique au lendemain de ces élections, affirme son chef. Et ce, non parce qu’il n’en pas l’ambition, mais pour la simple raison que le mode de scrutin ne le permet pas. Pourtant, affirme Benkirane, le PJD est l’une des formations politiques qui ont revendiqué ce mode de scrutin pour, justement, empêcher l’hégémonie électorale d’un parti donné.

Il n'en reste pas moins que, campant déjà dans son rôle préféré, à savoir celui de victime, le chef de file du PJD se dit inquiet «d’entendre parler de pratiques qui ne rassurent pas, comme la mobilisation d’argent, l’intimidation de certaines personnalités politiques et l’enrôlement des notables».

En outre, Benkirane est revenu, lors de cette rencontre, sur le récent prolongement d’une année de son mandat à la tête du parti. En effet, la question lui a été clairement posée de savoir si ce prolongement ne traduisait pas sa propre insistance pour être reconduit à la tête du gouvernement, imposant ainsi sa volonté et celle de son parti au roi. En réponse, Benkirane a affirmé que cette prorogation de son mandat n’avait rien à voir avec les élections. Elle a été dictée, dit-il, par le rapprochement entre la date du congrès et celle des élections, que le parti ne peut aborder avec une nouvelle direction. Bien plus, confie-t-il, il a même été question, au lendemain des élections locales et régionales du 4 septembre dernier, de prolonger le mandat, non pas d’une année, mais de quatre. Une proposition qui a d’ailleurs été rejetée.

Cela dit, même s’il est maintenu à son poste de SG pour une année encore et quand bien même son parti arriverait premier, rien ne garantit que Benkirane sera le futur Chef de gouvernement. La Constitution est claire sur ce point. Le roi peut nommer n’importe quelle personnalité du parti arrivé premier aux élections.

Le Chef de gouvernement a également abordé plusieurs points lors de cette rencontre, notamment le retard de la publication des résultats détaillés des élections du 4 septembre.La question de l’inscription massive sur les listes électorales, à l’initiative des organes parallèles du PJD, et celle du rabaissement du seuil électoral, ont également été abordées. Abdelilah Benkirane a précisé, concernant la première question, qu’une commission avait statué sur le sujet et que personne n’avait introduit aucun recours. Pour ce qui est du seuil électoral, Benkirane soutient qu’il n’a pas fait unanimité au sein du PJD.

A rappeler que l’idée d’inviter Abdelilah Benkirane au siège historique de l’USFP n’a pas été bien accueillie par les bases de ce parti, principalement les jeunes de la Chabiba ittihadia. En effet, le chef du PJD a été empêché d’accéder au siège du parti socialiste dans le quartier de l'Agdal à Rabat. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour lui ouvrir un passage parmi les protestataires.

Par Amyne Asmlal
Le 13/06/2016 à 00h07