Assurance agricole: la MAMDA verse les premiers chèques pour la saison 2015-2016

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Revue de presseKiosque360. Les agriculteurs, victimes de la sécheresse, devraient recevoir une première tranche de leurs indemnisations, à partir de ce mois. Pour les zones les plus sinistrées, le remboursement atteint 900 DH/ha. La police d’assurance, elle, n'a coûté que 18DH/ha.

Le 10/06/2016 à 21h11

La Mutuelle agricole marocaine d’assurance (MAMDA) a décidé d’indemniser les agriculteurs dont les récoltes ont souffert des effets de la dernière sècheresse, au titre de la saison 2015-2016, rapporte le journal Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end des 11 et 12 juin. Jusque-là, rien d’anormal! Ce que le journal trouve étrange, en revanche, c’est que ces indemnisations soient versées en ce mois de juin, alors que la mutuelle avait l’habitude de ne les verser qu’en juillet.

Bref, la mutuelle agricole a décidé d’accélérer le processus d’indemnisation qui devrait bénéficier à près de 24.000 agriculteurs. Ces derniers devraient recevoir une première tranche du paiement portant sur une superficie globale assurée de plus de 500.000 ha. Selon les experts, assure le journal, ce sont principalement des terres non irrigables (bour) qui ont été les plus sinistrées. Aussi, et en raison de leurs conditions sociales, le taux d’indemnisation des propriétaires a-t-il atteint un taux avoisinant les 100%, soit un remboursement quasi-intégral de la valeur de la récolte perdue. Concrètement, les agriculteurs, qui ont pris soin de contracter une police d’assurance auprès de la MAMDA pour 18 DH l’hectare, devraient se voir verser une indemnisation de 900 DH/ha.

En parallèle, les experts de la compagnie ont déjà entrepris d’évaluer le montant des dégâts subis par les terres faiblement et moyennement sinistrées. Cela représente pas moins de 524.000 ha et leurs propriétaires devraient être remboursés dans de brefs délais, affirme le journal. Quant au montant global des indemnisations servies aux agriculteurs ayant souscrit des polices multirisques, il devrait atteindre 1,1 milliard de DH.

Les zones sinistrées sont définies sur la base d’un rapport conjoint réalisé par les services du ministère de l’Agriculture et les experts de la mutuelle. Ces derniers réalisent des visites sur place, une zone ne pouvant être déclarée comme sinistrée que si les pertes dépassent 51% de la récolte. Une fois une commune déclarée sinistrée, elle reçoit la visite de trois commissions relevant du ministère de l’Intérieur, du ministère de l’Agriculture et de la MAMDA qui réalisent, chacune pour sa part, un rapport détaillé sur les terres concernées.

Le montant des indemnités est calculé sur la base de la moyenne des récoles des dix années qui précèdent le sinistre. L’agriculteur, affilé à la MAMDA, ne peut prétendre à une indemnisation que si sa récole est au-dessous de cette moyenne. Le remboursement est versé directement sur son compte ouvert auprès du Crédit agricole qui prend soin de se servir, d’abord, à hauteur des créances de l’agriculteur. 

Le journal rappelle que le dossier de l’assurance agricole a récemment connu une vive polémique. Lorsque le ministère a décidé d’ouvrir le secteur aux assureurs privés et que la compagnie Saham a été le seul prétendant, on a tout de suite crié au scandale. Pourtant, l’objectif du ministère de l’Agriculture était d’élargir de 33% les superficies couvertes pour passer de 872.000 ha à plus d’un million d’hectares. Ce qui n’a pu être fait puisque, sous la pression de l’opinion publique, le ministère de l’Agriculture a décidé de suspendre la convention qui le liait à Saham et l’assureur privé, pour sa part, a décidé de se rétracter.

Par Amyne Asmlal
Le 10/06/2016 à 21h11