Antony Blinken: “certains engagements“ incitatifs, pour normaliser les relations avec Israël, “examinés attentivement“

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, à Washington, le 19 janvier 2021. 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, à Washington, le 19 janvier 2021.  . Alex Edelman-Pool/Getty Images/AFP

Blinken, choisi par Biden au poste de secrétaire d’Etat, a qualifié hier à Washington les Accords d’Abraham de “développement extrêmement positif”. Mais il est impératif selon lui d'“examiner attentivement“ “certains engagements“ pris pour inciter des pays à normaliser leurs relations avec Israël.

Le 20/01/2021 à 15h26

S’exprimant hier, mardi 19 janvier 2021 à Washington, lors de son audition de confirmation au comité des relations étrangères du Sénat, Antony Blinken, choisi par le président élu américain Joe Biden au poste de Secrétaire d’Etat, a souligné que le soutien américain à Israël est une question “sacro-sainte“ pour Joe Biden, affirmant qu’il est “tout à fait d’accord” que les accords de paix conclus entre Israël, les Emirats, Bahreïn, le Soudan et le Maroc “sont une bonne chose sur laquelle on peut s’appuyer”.

Antony Blinken a qualifié les Accords d’Abraham de “développement extrêmement positif”, tout en évoquant l'impératif d'“examiner attentivement“ “certains engagements“ pris pour inciter des pays à normaliser leurs relations avec Israël.

“Je pense qu’il y a un certain nombre de choses que l’administration Trump a faites à l’extérieur de nos frontières que j’applaudirais”, a déclaré Blinken, en réponse à une question d'un sénateur.

“Les Accords d’Abraham, absolument. Certes, il y a certains engagements qui ont été faits dans le but d’inciter ces pays à normaliser leurs relations avec Israël que nous devrions, à mon avis, examiner attentivement. Je pense que le Comité partage cet avis”, a-t-il néanmoins souligné, sans donner davantage de précisions.

“Mais le travail qui a été accompli pour parvenir à la normalisation avec Israël, je ne peux que l’applaudir”, a ajouté Antony Blinken, notant que les Etats-Unis comptent maintenir leur ambassade à Jérusalem.

Néanmoins, il est très peu probable que la nouvelle administration américaine reconsidère la proclamation de Donald Trump sur la marocanité du Sahara atlantique. Comme l’ont souligné des sources démocrates au journal Asharq Alawsat, Joe Biden, a accueilli chaleureusement la décision du Maroc de renouer ses relations avec Israël et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

Interrogée par Le360, une source démocrate a confié que “Donald Trump a rendu un grand service au parti démocrate en franchissant le pas sur la souveraineté du Maroc au Sahara. Les démocrates l’ont toujours rêvé sans oser le faire”.

Par ailleurs, le plus clair de l’intervention de Blinken devant les sénateurs a été consacré à la Chine et l’Iran.

Evoquant la Chine, Antony Blinken a affirmé qu’il ne fait “aucun doute” que Pékin constitue “la plus grosse menace stratégique“ pour les Etats-Unis pour les cent prochaines années.

“Le président Trump avait raison d’adopter une ligne dure avec la Chine”, a indiqué l’ancien secrétaire d’Etat adjoint sous Barack Obama.

La position de Blinken sur la Chine intervient après que son prédécesseur, Mike Pompeo, a accusé la Chine de commettre “un génocide” contre les Ouïghours dans la région de Xinjiang.

Le prochain chef de la diplomatie américaine, qui semble bénéficier d’un large soutien des sénateurs des deux partis au Sénat, a partagé l’avis de Mike Pompeo. “C’est également mon jugement”, a-t-il dit, à propos de l’accusation de génocide.

Après près de cinq heures d’une audience marathon centrée principalement sur les relations avec la Chine, l'Iran, la Russie, Cuba, et le Venezuela, les sénateurs auront encore la possibilité d’envoyer des questions supplémentaires par écrit à Blinken, qui seront admises dans le procès-verbal de l’audition. Le vote sur sa confirmation est prévu pour lundi prochain, selon les médias américains. Il est clair que la question du Sahara n'est pas inscrite dans l'agenda de l'équipe du président Joe Biden.

Par Wadie El Mouden
Le 20/01/2021 à 15h26