Amina Maelainine, ou quand l’hypocrisie est portée à son paroxysme

Il aura suffi d’une tonitruante sortie, celle de Mustapha Ramid, sur Le360 et devant ses caméras, pour la faire sortir d’un silence pour le moins assourdissant. Amina Maelainine, députée ô combien tonitruante du Parti justice et développement, celle-là même qui nous cassait les oreilles, devant le Parlement, avec ses propos vengeurs sur la tenue dénudée de Jennifer Lopez au festival Mawazine. Entre autres sorties moralisatrices...

Et oui, c’est cette même Amina Maelainine qui vient de nous gratifier de photos, sans son voile, une première devant le Moulin Rouge de Paris, une autre sous une statuette de la Vierge Marie. Alors même qu'elle se permettait de nous donner des leçon de morale islamique, Amina Maelainine ne s’est pas gênée pour se donner en spectacle, en vraie touriste lambda dans la ville-lumière. 

Mieux encore, et après un premier mensonge (le fait de nier que ces photos puissent être authentiques), elle s’est par la suite arc-boutée derrière le principe, au demeurant sacré, des libertés individuelles (qu’elle et son parti n'ont de cesse, pourtant, de pourchasser) pour ameuter qui voudrait bien l'entendre quant à des attaques la visant personnellement... 

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Mais c’est sans compter avec la voix d'un ténor de son parti, le PJD: Mustapha Ramid a, lui en revanche, le mérite d'une certaine suite dans les idées dans les propos qu'il tient. Dans une interview exclusive pour Le360, et à l'encontre de l'opinion majoritaire de la formation à laquelle il appartient, ce ministre d’Etat (pourtant) en charge des Droits de l’homme, en a appelé au rendre-compte.

Sévère à l'égard de la députée, Mustapha Ramid a même annoncé en exclusivité dans Le360 que sa formation allait incessamment livrer une "décision ferme" concernant Amina Maelainine sur cette affaire de photos sans son voile à Paris.

"Amina Maelainine s'est présentée [à nous, Ndlr] et aux électeurs avec un habit bien distinct. Et c'est ainsi qu'elle a gagné leur confiance. Cet habit [le hijab, Ndlr], c'était sa marque, son adresse et son cachet, [désormais] apposé aux valeurs qu'elle porte", nous a-t-il expliqué.

"Si les rumeurs véhiculées s'avèrent vraies, je dis tout de suite qu'elle [Amina Maelainine] n'a nullement le droit d'avoir deux visages. Nul d'entre nous ne peut se permettre un tel écart. Ici comme ailleurs, au Maroc comme à l'étranger, nous devons rester les mêmes", a-t-il lancé, d'un ton ferme. 

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Cette déclaration, il fallait s’y attendre, a fait mal. Sur Facebook, Amina Maelainine a, cette fois-ci, tenu à répondre, via un post fleuve. «Dire que 23.000 personnes ont voté pour ma personne suivant mon seul code vestimentaire est une insulte à l’intelligence de ces derniers… Je n’ai qu’un seul visage et je ne m’en suis jamais cachée… Et le discours sur la dualité n’est pas nouveau. C’est même le propre de ceux qui veulent nous détruire», écrit Amina Maelainine dans son long, et au demeurant poétique, post.

"L’habit que je porte, ou celui que je porterais, ne renseigne en rien sur mes convictions, qui sont restées les mêmes. Et [ce qui fait] un homme, ce ne sont pas ses paroles, mais ses actes", a-t-elle répondu, du tac au tac, à Mustapha Ramid. Et vlan. 

Le suspense est donc toujours de mise, et cette affaire est aujourd'hui, plus que jamais, à suivre.