Algérie: les feux de forêts tuent 26 personnes en une seule journée, la junte accuse les aliénés mentaux et les mineurs

Plusieurs dizaines de personnes sont mortes le 17 août 2022 dans les incendies qui font rage au nord et à l’extrême Est de l’Algérie, dont 24 dans la wilaya d’El Taref et 2 dans celle de Sétif.

Plusieurs dizaines de personnes sont mortes le 17 août 2022 dans les incendies qui font rage au nord et à l’extrême Est de l’Algérie, dont 24 dans la wilaya d’El Taref et 2 dans celle de Sétif. . DR

La journée du mercredi 17 août a été marquée par des incendies meurtriers en Algérie, où 26 personnes au moins ont péri à El Taref et Sétif à l’Est du pays. Dans un scandaleux aveu d’impuissance face à ces incendies qu’il affronte sans avions bombardiers d’eau, le régime algérien a jeté l’opprobre sur des «malades psychiques» et des «mineurs».

Le 18/08/2022 à 08h47

Au total, ce sont actuellement 39 incendies qui sont toujours actifs dans 14 wilayas algériennes, selon la Protection civile locale, qui lutte contre les flammes avec des moyens rudimentaires dans des zones montagneuses, parfois difficiles d’accès.

Hier, mercredi 17 août, la situation s’est encore aggravée avec le départ de puissants feux de forêts qui ont ravagé le nord et l’extrême Est du pays, non loin de la frontière avec la Tunisie.

Plusieurs dizaines de personnes y ont trouvé la mort, dont 24 dans la wilaya d’El Taref et 2 dans celle de Sétif. Des centaines de familles ont été évacuées de ces zones au cours de la journée d'hier, mercredi, car leurs maisons ont été atteintes ou sont menacées par l’avancée fulgurante des flammes.

Sachant les Algériens sous le choc suite à ce drame, qui n’est pas sans rappeler les quelques 200 morts brûlés vifs l’année dernière dans les incendies de Tizi Ouzou en particulier, le président Abdelmadjid Tebboune s’est empressé d’adresser ses condoléances, hier soir, mercredi 17 août 2022, aux familles des victimes. Au même moment, son ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, a fait une intervention dans le journal de 20 heures sur la chaîne de télévision publique.

Mais alors que Tebboune a pompeusement promis, dans son message de condoléances, «la pleine mobilisation des différents services à travers la réquisition de tous les moyens humains et matériels pour venir à bout des incendies et prendre en charge les blessés», Beldjoud a déclenché un scandale à la télévision. Questionné sur l’absence d’avions bombardiers d’eau dans la lutte contre les incendies, il a annoncé que le seul avion bombardier d’eau, un Beriev russe affrété pour trois mois depuis le 16 juin dernier, «est malheureusement tombé en panne il y a plusieurs jours. Avant d’ajouter que cet avion «sera probablement opérationnel à partir de samedi prochain»… Quand les flammes auront tout dévoré.

Allant plus loin dans cet aveu d’impuissance, il a carrément accusé les victimes d’être les seules responsables de ce qui leur est arrivé. Selon lui, les habitants des zones sinistrés ne respectent pas les «consignes de sécurité des autorités locales (…) face à des incendies volontairement provoqués». Par qui?

Pour le régime algérien, ces sinistres ne sont pas dûs au réchauffement climatique comme partout à travers le monde, ni à la main étrangère, qui désigne habituellement le Maroc, pas plus qu’ils ne sont le fait des présumés terroristes du mouvement Rachad ou du MAK (indépendantistes kabyles). Cette année, les incendies de forêts sont attribués à des personnes souffrant de troubles psychiques et des mineurs. Le régime algérien se lave donc de toute responsabilité en désignant des coupables irresponsables.

Comme le rapporte le site pro-régime Echoroukonline, la gendarmerie algérienne aurait mené pas moins de… 600 enquêtes de terrain «sur les principales causes des incendies qui se sont déclarés dans différents wilayas du pays. 141 personnes suspectées d'être impliquées dans les incendies qui ont touché 48 wilayas ont été arrêtées. Parmi elles, 25 mineurs et 8 personnes atteintes de troubles mentaux qui ont été transférées dans des hôpitaux psychiatriques sur ordre du procureur de la république».

Alors que la planète brûle et que plusieurs pays à travers le monde pointent du doigt le réchauffement climatique et la sécheresse, un seul pays cherche des actes criminels derrière chaque feu de forêt: l'Algérie. Il s'agit sans doute là d'une autre exception de cette fameuse «Algérie nouvelle» dont les louanges sont sans cesse chantées par les pontes du régime.

Pourtant, ce futur pays anglophone, qui prétend avoir atteint un niveau de développement qui lui donne le droit de faire partie des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud)… en attendant de prétendre au G7, pourquoi pas, n’a pas un seul avion bombardier d’eau. Dans ce pays où l’armée de l’air dispose de pas moins de 531 appareils, selon les statistiques fournies par le «Global Fire Power» dans son édition de 2021, la Protection civile attend toujours d’acquérir son premier Canadair ou Beriev-200 russe.

Le 14 juillet dernier, lors de la Foire d’Alger, le président algérien s’est adressé à l’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie en ces termes: «si vous avez des Canadairs disponibles, on achète tout de suite. Nous vous demandons de nous faire rapidement une proposition pour les avions destinés à la lutte contre les incendies, et fonctionnant avec l’eau de mer». Une gouvernance épidermique, l'achat d’avions, tout aussi épidermique, et l'annulation d’un achat de bombardiers d’eau à une société espagnole, qui l'est tout autant...

Car il ne faut pas oublier que cette junte criminelle, dans son obsession maladive contre l’intégrité territoriale du Maroc, a annulé un contrat d’achat de bombardiers d’eau avec la société espagnole Plysa, suite à la lettre historique adressée par le président espagnol Pedro Sanchez au roi Mohammed VI, dans laquelle il affirme que le plan d’autonomie est l’unique solution au différend du Sahara atlantique. Résultat: au diable les avions bombardiers d’eau, le peuple algérien frère peut bien brûler vif. Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chengriha devraient être poursuivis dans des tribunaux à compétence universelle pour les crimes qu'ils auront commis contre le peuple algérien.

Par Mohammed Ould Boah
Le 18/08/2022 à 08h47