Al Hoceïma. El Malki: «Les responsables politiques et administratifs ont joué avec le feu»

Habib El Malki accueilli par le député belge d'origine marocaine, Jamal Ikazban, au Parlement francophone bruxellois.

Habib El Malki accueilli par le député belge d'origine marocaine, Jamal Ikazban, au Parlement francophone bruxellois. . dr

Evoquant les manifestations d'Al Hoceïma, en marge de sa visite mardi 11 juillet au Parlement francophone bruxellois, Habib El Malki, président de la Chambre des représentants, a jeté la pierre aux «responsables politiques et administratifs marocains», accusés de «jouer avec le feu».

Le 12/07/2017 à 12h38

Les événements d'Al Hoceïma ont fait l'objet de discussions entre Habib El Malki et des députés du Parlement francophone bruxellois, où le président de la Chambre des représentants a effectué une visite hier, mardi 11 juillet. C'est en tout cas ce que rapporte, sur son compte Facebook, le député belge d'origine marocaine, Jamal Ikazban.

Lors de ces discussions, Habib El Malki, troisième personnalité dans l'ordre hiérarchique de l'Etat, a livré le fond de sa pensée sur les événements qui secouent Al Hoceïma depuis le décès accidentel de Mohcine Fikri, en octobre 2016.

«Depuis le début du mouvement de protestation à Al-Hoceima, les responsables politiques et administratifs marocains ont joué avec le feu», pointe Habib El Malki, cité par le député Jamal Ikazban (né à Al Hoceïma). «Et il y aura des responsabilités à établir dans la gestion de cette crise…», a-t-il encore assuré, conformément au principe constitutionnel corrélant responsabilité et reddition des comptes.

En saluant «un échange franc, direct et sincère (avec Habib El Malki) à propos du Maroc, de son avenir, ses relations avec la Belgique et l'Europe», le député belge souligne que «les difficultés et les souffrances des populations autour de la région d'Al-Hoceïma, de tout le Rif et du reste du Maroc ont été (aussi) discutées».

«Nous avons évoqué le besoin et l'urgence de mettre en place des réformes profondes, de répondre aux préoccupations socio-économiques des populations, de la rupture de confiance entre les citoyens, l'État et les responsables politiques, de la nécessité de donner un avenir aux jeunes, de la gestion de la crise qui doit passer par le dialogue et le respect et non pas avec la répression et la stigmatisation, de la situation des manifestants toujours emprisonnés pour avoir demandé des droits…», relate J. Ikazban.

A ce sujet, le député belge a précisé «ne pas avoir de leçon à donner au Maroc, ni à la population qui s'organise et revendique des droits légitimes. La démocratie est perfectible, elle ne peut s'améliorer que par l'écoute, le dialogue respectueux de tous, l'unité, la stabilité et plus de justice sociale», a-t-il encore indiqué. Et de conclure sur cette note: «Construisons des ponts pour éviter la division et rendre de la dignité à une population qui aspire à vivre en paix en améliorant ses conditions de vie».

Par Ziad Alami
Le 12/07/2017 à 12h38