Affaire Benhammad-Nejjar: Cheïkh Abou Naïm attaque violemment le président du MUR

Le salafiste Abou Naim.

Le salafiste Abou Naim. . DR

Dans une lettre postée sur son compte Facebook, Cheïkh Abou Naïm excommunie le président du Mouvement unicité et réforme, Abderrahim Chikhi, qui mériterait d'être "démis" pour "apostasie" plutôt que ses adjoints Omar Benhammad et Fatéma Nejjar, arrêtés en flagrant délit d'adultère .

Le 26/08/2016 à 15h21

L'affaire Omar Benhammad et Fatéma Nejjar suscite une nouvelle réaction signée Abdelhamid Abou Naïm, le cheïkh takfiriste qu'on ne vous présente plus. Dans une lettre adressée au bureau exécutif du Mouvement unicité et réforme, bras idéologique du PJD, secoué par une affaire d'adultère pour laquelle sont poursuivis deux de ses membres dirigeants, l'ancien imam de la mosquée de Derb Tolba à Casablanca tire à boulets rouges sur le président du MUR, Abderahim Cheïkhi, accusé de faire le jeu des "apostats" et de s'écarter de la voie tracée par Dieu et son prophète Mohammed.

A en croire Abou Naïm, Abderrahim Chikhi irait "droit en enfer!" et il n'en sortirai qu'au prix d'un acte de repentance sincère! En cause, le soutien prétendument apporté par Chikhi aux "apostats" Mohamed Assid (activiste amazigh), Driss El Yazami (président du Conseil national des droits de l'homme, CNDH), Driss Lachgar (premier secrétaire de l'USFP) et, last not least, Saïd Lekhal (islamologue).

Le cheïkh takfiriste en veut pour exemple et preuve de "l'apostasie" d'Abderrahim Chikhi, un "dîner" qu'il aurait partagé avec Assid, Yazami, entre autres, lequel dîner aurait été "pollué par des propos préjudiciables au prophète et mettant en doute des versets coraniques"!

Le cheïkh, qui se donne le droit d'excommunier Abderrahim Chikhi, après Mohamed Assid ou encore Driss Lachgar, conteste la décision de "débarquement" de ses deux adjoints Omar Benhammad et Fatéma Nejjar, respectivement 2e et 3e vice-président du MUR, arrêtés samedi 21 août dans "une posture intime" à côté d'une plage à Mohammedia, par les services de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), avant d'être déférés devant le parquet général à Benslimane.

"Si quelqu'un devait bien être démis, ce serait Abderrahim Chikhi", statue le cheïkh takfiriste, qui se range plutôt du côté des adjoints au président du MUR, Omar Benhammad et Fatéma Nejjar. "Lequel d'eux serait digne d'être démis? Est-ce celui qui a épousé une femme?", se demande-t-il, en allusion à Omar Benhammad, qui aurait contracté un "mariage coutumier" avec une veuve et mère de six enfants. Et d'ajouter une référence claire et nette à Abderrahim Chikhi, accusé gravement d'"apostasie" et de faire le jeu des "impies"! Pour Abou Naïm, il n'y a aucun délit commis par Benhammad et celui qui mérite toutes les condamnations est le président du Mur, accusé d'"apostasie".

Une accusation qui devrait interpeller non seulement le président du MUR, Abderrahim Chikhi, mais toute la société marocaine en raison de la gravité des procès en apostasie que Cheïkh Abou Naïm ne cesse d'"instruire" impunément, au mépris de la loi marocaine et au détriment de citoyens dont le seul "délit" est de penser en dehors de la grille takfiriste d'un fou illuminé qui a déjà dépassé le seuil de l'intolérable.

Par Ziad Alami
Le 26/08/2016 à 15h21