A l'approche des élections, la transhumance des élus s'amplifie

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Revue de presseKiosque360. A l'approche des élections communales et régionales du 4 septembre, le problème de la transhumance des élus entre les partis politiques de diverses tendances n'a toujours pas été résolu, malgré la loi qui interdit formellement cette valse.

Le 09/06/2015 à 02h38

A trois mois des élections communales du 4 septembre, la loi interdisant la transhumance des élus ne semble avoir aucun effet, rapporte ce mardi 9 juin Al Ahdath Al Maghribya dans un article titré: "Le fléau de la transhumance des élus affecte aussi bien les partis politiques de la majorité que ceux de l'opposition".

"L'hémorragie de la transhumance, qui ne semble avoir aucun remède, a commencé et n'épargne aucune formation", précise ainsi le quotidien qui affirme que le phénomène touche "le Mouvement populaire (PM) et le Rassemblement national des indépendants (RNI), deux composantes de la majorité présidées par le Parti justice et développement (PJD), et jusqu'aux partis de l'opposition, notamment ceux de l'Istiqlal et de l'Union constitutionnelle (UC)". Le PJD lui-même a été touché par ce virus.

Entre autres exemples récents du "nomadisme politique", Al Ahdath al Maghribya cite le cas des protestataires harakis réunis sous la bannière du mouvement des "réformateurs" et qui se préparent à rejoindre le parti de la Colombe de Salaheddine Mezouar. Ces "réformateurs" sont allés jusqu'à publier des photos illustrant leur récente rencontre avec Rachid Talbi Alami, l'un des principaux dirigeants du RNI.

Le PJD, selon ce journal, s'est vu de même confronter à ce problème en février, quand une partie de la "jeunesse PJDiste du Sud a rallié collectivement l'Istiqlal". "La guerre des recrutements s'est également élargie à l'UC dont des militants ont été récupérés par l'Istiqlal".

Mais une offensive de l'UC dirigée contre le parti de la Balance a réussi à retourner la situation. "Libéré", un contingent de 40 ex militants du parti du Cheval devrait incessamment regagner sa base initiale, rapporte le quotidien casablancais.

D'après le journal, le siège de l'UC à Casablanca a en outre connu, dimanche, un retour triomphal de Zakari Semlali, fils de Maître Abdelatif Semlali, un des principaux fondateurs, dans les années 1980, avec le défunt leader Maâti Boaubid, du Hizb doustouri. "Zakari a finalement démissionné de l'Istiqlal", souligne le journal.

A noter que la récente loi sur les partis politiques interdit et punit effectivement la transhumance des élus durant l'exercice de leur mandat. Mais lorsque ce mandat touche à sa fin, l'élu se dégage de son étiquette politique initiale et précipite la transhumance au mépris de la loi.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 09/06/2015 à 02h38