Yémen: le président en exil exclut toute réconciliation

Le président yéménite en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi.

Le président yéménite en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi. . DR

Le président yéménite en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi, a exclu une réconciliation avec les rebelles Houthis aux pourparlers de paix prévus à partir de dimanche à Genève sous l'égide de l'ONU.

Le 08/06/2015 à 17h18

Dans des extraits d'une interview diffusés lundi par la chaîne satellitaire Al-Arabiya, le président en exil en Arabie sadouite a estimé par ailleurs, que l'Iran qui soutient les rebelles Houthis était "plus dangereux qu'Al-Qaïda". Le gouvernement en exil de Abdo Rabbo Mansour Hadi et les rebelles chiites Houthis ont confirmé leur participation, en principe sans conditions, aux pourparlers de Genève pour tenter de mettre fin au conflit dans leur pays.

Mais le président a déclaré à Al-Arabiya: "Il n'y aura pas de négociations. Ce sera juste une discussion sur la mise en oeuvre de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU".

A la question de savoir si les pourparlers de Genève porteraient sur une réconciliation avec les Houthis, le président yéménite a répondu: "Absolument pas!".

La résolution 2216, adoptée en avril, impose un embargo sur les armes aux rebelles, exige le retrait de ces miliciens de toutes les villes et régions conquises et la remise de l'armement lourd dont ils se sont emparés.

“L'influence de l'Iran, plus dangereuse.."Partis de Saada, leur fief dans le nord du Yémen, les Houthis ont pris le contrôle de la capitale en septembre 2014, puis de vastes régions du nord, de l'ouest et du centre, avant d'avancer vers le sud, poussant le président à fuir Aden, où il s'était réfugié, pour s'exiler en Arabie saoudite.

Ryad a alors pris la tête d'une coalition arabe qui a lancé le 26 mars une campagne de frappes aériennes contre les rebelles, soutenus par des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, pour les empêcher de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen.

Dans son interview, le président Hadi a de nouveau accusé Téhéran d'ingérence dans les affaires du Yémen, estimant que l'influence de l'Iran "est plus dangereuse que celle d'Al-Qaïda", fortement implantée notamment dans le sud et le sud-est du Yémen. Le réseau extrémiste sunnite "Al-Qaïda peut être éradiqué, mais (dans le cas de l'Iran) cela est une action politisée et systématique", a-t-il ajouté. L'Iran, de son côté, dément armer les rebelles Houthis.

Le 08/06/2015 à 17h18