Thaïlande: course contre la montre pour sauver les derniers enfants coincés dans une grotte

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Les secouristes étaient engagés mardi 10 juillet dans une course contre la montre pour extraire les derniers cinq footballeurs en herbe encore coincés dans une grotte inondée de Thaïlande après le sauvetage réussi de huit enfants "en bonne santé".

Le 10/07/2018 à 08h25

Quatre jeunes footballeurs dimanche, suivis de quatre autres lundi, ont pu être extirpés de la grotte de Tham Luang, dans le nord de la Thaïlande, par une équipe de plongeurs étrangers aguerris flanqués de commandos de la marine thaïlandaise, lors d'opérations méticuleusement planifiées. "Nous prévoyons de sortir les quatre garçons et leur entraîneur" de football mardi, a dit Narongsak Osottanakorn, le chef de la cellule de crise.

Entre boyaux inondés et passages étroits dans lesquels il faut se faufiler, le parcours est semé d'embûches. Quand le deuxième groupe d'enfants a revu la lumière lundi soir, l'équipe de commandos de la marine thaïlandaise a salué l'événement d'un simple "Hooyah" sur sa page Facebook, faisant s'enflammer les réseaux sociaux du pays. "Les huit sont en bonne santé, pas de fièvre", a déclaré Jesada Chokedamrongsuk, responsable du ministère de la Santé publique, devant des journalistes à l'hôpital de Chiang Rai. "Tout le monde est en bonne santé mentale". Il s'agit du bilan le plus clair livré pour l'instant sur leur état de santé.

Les enfants ont subi des examens radiologiques et des sanguins. Deux garçons qui présentaient de signes de pneumonie ont reçu des antibiotiques et sont dans un "état normal", a-t-il ajouté, précisant qu'ils resteraient tous en observation à l'hôpital pendant une semaine.

La Thaïlande toute entière est suspendue à la saga des 12 enfants et de leur entraîneur de 25 ans bloqués dans le vaste réseau souterrain depuis le 23 juin par la montée des eaux. Le drame passionne aussi à l'étranger - les médias internationaux ont envoyé des centaines de journalistes sur place. Les enfants ont reçu des messages de soutien de célébrités aussi diverses que le président américain Donald Trump, la star de football Lionel Messi et le gourou américain de la technologie Elon Musk.

Le chef de la junte militaire, le général Prayut Chan-O-Cha, a accueilli le patron de SpaceX dans la grotte lundi soir. L'entrepreneur a ensuite renouvelé sur Twitter sa proposition de sous-marin miniature pour sortir les cinq derniers jeunes des entrailles de la grotte, où ils ont désormais passé 17 nuits. Les nouvelles pluies qui tombaient mardi ajoutaient à l'urgence des opérations pour sauver les quatre enfants et leur coach toujours pris au piège.

On ignorait pour l'heure à quel moment les opérations pourraient reprendre mardi, le chef de la cellule de crise, Narongsak Osottanakorn, expliquant à la presse que les plans des plongeurs prévoyaient des extractions quatre par quatre. "Si nous en sortons cinq, nous devons changer les plans", a-t-il dit.

Un responsable des opérations de secours a expliqué à l'AFP que les horaires de la nouvelle mission n'avaient pas encore été fixés. "Mais je garantis qu'ils seront tous en sécurité", a-t-il dit, témoignant de l'optimisme qui a gagné les sauveteurs après leurs deux premières extractions réussies.

Les footballeurs des "Sangliers sauvages" avaient passé neuf jours dans les tréfonds de la grotte avant que deux plongeurs britanniques ne réussissent à les rejoindre en début de semaine dernière. Emaciés mais en vie, ils étaient perchés sur un promontoire, à plus de quatre kilomètres de l'entrée du vaste réseau souterrain. Après cette découverte, les sauveteurs ont désespérément passé en revue toutes les solutions possibles, percer des tunnels dans la montagne ou attendre sous terre pendant des semaines la fin de la mousson.

Mais face à la menace de nouvelles pluies et à la baisse des niveaux d'oxygène dans la chambre où le groupe avait trouvé refuge, les autorités ont décidé dimanche de tenter le tout pour le tout. Les progrès des opérations ont en tout cas réjoui les proches et les familles des enfants. "Je veux qu'il soit en bonne santé et qu'il revienne vite à l'école", dit Phansa Namyee, camarade de classe d'un footballeur de 16 ans surnommé "Night". "Je veux jouer avec eux, l'emmener au restaurant et qu'on passe du temps ensemble".

Le 10/07/2018 à 08h25