Tensions entre police et manifestants sur les Champs-Elysées après le défilé du 14 juillet

152 personnes ont été interpellées en marge du défilé.

152 personnes ont été interpellées en marge du défilé. . DR

Un total de 152 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre en marge du défilé du 14 juillet à Paris, où des "gilets jaunes" avaient appelé à manifester, a annoncé à l'AFP la préfecture de police de Paris, selon un bilan dressé ce dimanche à 14H00.

Le 14/07/2019 à 15h29

Des dizaines de personnes, dont des "gilets jaunes", manifestaient dimanche après-midi sur les Champs-Elysées dans un face à face tendu avec les forces de l'ordre à l'issue du défilé militaire du 14 juillet, ont constaté des journalistes de l'AFP.

C'est la première fois depuis le 16 mars que des "gilets jaunes" parviennent à retourner manifester sur les Champs-Elysées qui avaient connu une flambée de violences lors du 18e samedi de mobilisation de ce mouvement social.

Un total de 152 personnes ont été interpellées en marge du défilé, où des "gilets jaunes" avaient appelé à manifester, a annoncé à l'AFP la préfecture de police de Paris, selon un bilan dressé dimanche à 14H00.

Plusieurs figures des "gilets jaunes" ont été placées en garde à vue: Jérôme Rodrigues, ancien commerçant qui a perdu son oeil droit en janvier, et Maxime Nicolle, dit "Fly Rider", pour "organisation d'une manifestation illicite", et le routier Eric Drouet pour "rébellion", a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

Sur la célèbre avenue, quelques dizaines de "gilets jaunes", sans leur chasuble fluo mais armés de sifflets et de ballons, ont copieusement hué le passage du président Emmanuel Macron dans la matinée.

De petits groupes ont ensuite parcouru la grande artère en chantant "Macron démission" ou "Gilets jaunes ! Ca va péter !".

C'est après la fin de la cérémonie que la situation s'est tendue. Vers 14H30, des manifestants mais aussi des jeunes gens dissimulant leurs visages sous des foulards et capuches ont investi le haut de l'avenue rouverte au public.

De nombreuses barrières métalliques qui avaient été utilisées pour limiter les déplacements des spectateurs ont été mises à terre, des poubelles incendiées, conduisant les forces de l'ordre à riposter en tirant des grenades lacrymogènes.

Les policiers progressaient sur l'avenue, en chassant peu à peu les manifestants, qui se réfugiaient dans les rues adjacentes, a constaté l'AFP. "Ce matin on est venu assister au défilé car on est citoyen. On nous a tellement interdit de Champs, c'est important d'être de retour", a déclaré Cid, 33 ans, venu de Seine-et-Marne.

Bleu, blanc, rouge des pieds à la tête, il est encore révolté par le traitement réservé aux manifestants sur l'avenue: "On nous a nassé (encerclé) dans la matinée, on s'est fait traiter comme des chiens. C'est eux (ndlr les forces de l'ordre) qui ont fait monter la pression".

Vers 16H00, la préfecture de police assurait dans un tweet que "les forces de l'ordre ont repris le terrain, et continueront de procéder à la dispersion systématique des manifestants présents sur les #ChampsÉlysées". A la suite de l'occupation des Champs-Elysées par les manifestants, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a demandé dans un tweet: "Comment est-ce possible que des #BlackBlocs et des voyous d'extrême gauche arrivent à tout saccager le jour de notre fête nationale ? Pourquoi cette incompétence chronique d'un ministre de l'Intérieur en dessous de tout et incapable d'assumer la moindre responsabilité ?".

Après près de huit mois de mobilisation depuis le 17 novembre, où le mouvement avait fait descendre plus de 280.000 personnes dans la rue, l'essoufflement gagnait ces dernières semaines. Les "gilets jaunes" n'étaient que quelques centaines à manifester samedi dans plusieurs villes de France.

Le 14/07/2019 à 15h29