Ramtane Lamamra reconnaît que les Américains l’ont éjecté du dossier libyen

Ramtane Lamamra, ex-ministre algérien des Affaires étrangères.

Ramtane Lamamra, ex-ministre algérien des Affaires étrangères. . dr

Ramtane Lamamra, l’ancien chef de la diplomatie algérienne, vient de faire une sortie officielle, ce jeudi, pour expliquer pourquoi il va «retirer», dans les heures qui viennent, son «acceptation» d’être nommé en tant qu’émissaire onusien en Libye, et les raisons de son échec.

Le 16/04/2020 à 16h57

C’est ce jeudi 16 avril que l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères (2013-2017), Ramtane Lamamra, pressenti un temps pour occuper le poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye, a fait une sortie officielle pour expliquer les raisons de son échec à briguer le poste.Lamamra reconnaît qu’il a é été bel et bien contacté par le SG de l’ONU, Antonio Guterres, et que ce dernier lui a proposé de remplacer le démissionnaire libanais Ghassan Salamé, qui a jeté l’éponge le 2 mars dernier.

«Le Secrétaire général des Nations unies, M. António Guterres, a pris l’initiative, le 7 mars 2020, de me proposer personnellement le poste de représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye. J’ai donné mon accord de principe dans un esprit d’engagement en faveur du peuple libyen frère ainsi qu’envers les organisations universelle et régionales concernées par la résolution de la crise libyenne», a affirmé Ramtane Lamamra.

Sauf que les Américains ont rapidement opposé leur veto à la nomination de l’Algérien à ce poste, même si le dossier libyen n’a jamais été l’une de leurs préoccupations majeures. Sans pouvoir accuser directement l’administration Trump de l’avoir recalé, Lamamra confirme que «les consultations d’usage auxquelles procède M. Guterres depuis lors ne semblent pas susceptibles d’aboutir à l’unanimité du Conseil de Sécurité et d’autres acteurs qui est indispensable à l’accomplissement de la mission de paix et de réconciliation nationale en Libye».

Face donc à cet obstacle insurmontable que constitue le veto américain, Lamamra n’a plus d’autre choix que d’annoncer qu’il n’est plus partant pour occuper ce poste. Il informera Antonio Guterres qu’il retire, dépité, l’acceptation qu’il lui avait donnée, avec enthousiasme, le 7 mars dernier.

Cette sortie pourrait être interprétée non seulement comme un aveu d’échec pour la diplomatie algérienne, qui tente de se tailler un nouveau costume régional à travers le dossier libyen, mais aussi comme un appel du pied de Lamamra en direction des nouveaux maîtres d’Alger, en vue de montrer sa disponibilité pour des missions locales.

Par Mohammed Ould Boah
Le 16/04/2020 à 16h57