Prémices d’une crise entre Madrid et Alger

Le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido.

Le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido. . dr

L’avalanche de migrants en provenance d’Algérie à destination de l’Espagne met à mal les relations entre les deux pays. L’ambassadeur d’Alger à Madrid sera convoqué par le ministre espagnol de l’Intérieur pour lui demander des explications à ce sujet.

Le 20/11/2017 à 15h38

Les relations entre Madrid et Alger traversent une période de crispation inédite. Et d’après les médias espagnols, elles risquent de se détériorer en cas de passivité algérienne face aux flux migratoires croissants en provenance des côtes algériennes vers la péninsule ibérique. Face à ce développement, les autorités madrilènes ne comptent pas rester les bras croisés. L’ambassadeur d’Alger à Madrid sera en effet convoqué en début de semaine par le ministre espagnol de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido, annonce le site du quotidien «El Mundo», pour lui transmettre «l’inquiétude» de Madrid au sujet de «l’avalanche alarmante» de pateras qui arrivent sur les côtes espagnoles en provenance de l’Algérie.

«Des sources du ministère de l’Intérieur ont indiqué à EFE (agence de presse espagnole) que M. Zoido évoquera avec l’ambassadeur algérien la nécessité pour son pays de resserrer la surveillance de ses côtes maritimes», rapporte «El Mundo», rappelant que «519 personnes ont été interceptées et sauvées dernièrement en haute mer dans les eaux de la région de Murcie». «Deux des 49 pateras interceptées à Murcia ont été localisées dans la nuit de samedi à dimanche (18-19 novembre) au sud de Cabo de Palos par la Garde civile qui a secouru respectivement 11 et 10 personnes», ajoute la même source.

Cette crise annoncée remet sur le tapis la responsabilité d'Alger, interpellée encore une fois sur la question de la porosité de ses frontières. Cette question a déjà mis aux prises Alger avec son voisin marocain, qui n'a eu de cesse de protester contre l'exfiltration de vagues de migrants subsahariens, voire syriens, vers le territoire national.

Cette crise remet au devant de la scène le calvaire aussi de la jeunesse algérienne, dont une grande partie veut fuir le pays en raison de l'absence de perspectives. Crise financière inédite, vacance au pouvoir, guerre de succession aggravée par la maladie du président Bouteflika et, qu'à Dieu ne plaise, une explosion sociale qui menacerait tout le voisinage algérien.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 20/11/2017 à 15h38