Le report de la visite de Macron en Algérie relance les inquiétudes sur l’état de santé de Bouteflika

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La visite d’Etat qu’Emmanuel Macron devait effectuer en février en Algérie a été reportée. Le report de cette visite, annoncée en décembre dernier par le président français lui-même, alimente plus que jamais les inquiétudes concernant l’état de santé du président algérien. Eclairage.

Le 22/02/2018 à 14h43

Rappelez-vous: lors d’une escale le 6 décembre 2017 à Alger, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé qu’il effectuerait en février 2018 sa première visite d'Etat en Algérie. Cette visite officielle qui devait durer trois jours, et dont les médias algériens s'étaient fait l'écho, a finalement été reportée au mois d’avril prochain.

Ce report, divulgué ce jeudi 22 février par les mêmes médias algériens, s’inscrit dans une cascade d’annulations des activités du président Bouteflika. Ce dernier, dont l’inaptitude à gouverner a fait l’objet courant 2017 d’un tollé en Algérie, ne s’est pas adressé à son peuple depuis 2012, en raison d’un fâcheux accident vasculaire cérébral diagnostiqué, en 2013, à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce.

Le 20 février 2017, la chancelière allemande, Angela Merkel, a en effet dû renoncer in extremis, à son déplacement à Alger où elle devait rencontrer le président Bouteflika. Un communiqué diffusé alors par la présidence algérienne arguait, en guise d’explication à cette annulation, d’une "indisponibilité temporaire de Bouteflika. "Bronchite aigüe", avait toussoté de son côté l’APS, porte-voix de la dynastie Bouteflika.

Mais passons, car l’allégation de l’APS ou, pour être précis, du palais El Mouradia, sera vite démentie par les faits. Deux semaines plus tard, précisément le 7 mars 2017, revoilà une déprogrammation de la visite du président iranien Hassan Rohani, celle-là "noyée" sous un flot de phrasés ampoulés, bidouillés vraisemblablement par le cabinet de la présidence. Motif invoqué? Le "report" de cette visite, annoncée initialement pour le 12 mars, aurait été décidé "à la demande de la partie iranienne"!

Dans le lot des annulations, s’inscrit aussi l’audience que le président "invisible" devait accorder au ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, le 9 mars à Alger.

La seule rencontre que Bouteflika ait pu avoir en 2017 avec un chef d’Etat étranger, c’était avec le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso. Elle remonte à un certain dimanche 19 mars, mais n’a duré que 59 secondes!! Une rencontre de très courte durée donc, où le locataire du palais d'El Mouradia, tapi dans sa résidence médicalisée à Zeralda, en banlieue algéroise, est apparu très diminué par la maladie, incapable de bouger ses lèvres, à plus forte raison ses bras...

Le report de la visite du chef de l’Etat français vient ainsi confirmer l’invalidité du président Bouteflika, qui n'a pas donné signe de vie en ce début 2018. Une invalidité qui a déclenché en 2017 une vive polémique en Algérie, où des voix se sont élevées pour revendiquer l’application de l’article 107 stipulant la destitution du chef de l'Etat algérien en raison de sa maladie.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 22/02/2018 à 14h43