Le gouvernement palestinien pose sa démission

Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a présenté la démission de son gouvernement, ce mercredi 17 juin.

Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a présenté la démission de son gouvernement, ce mercredi 17 juin. . DR

Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a remis, ce mercredi 17 juin, la démission de son gouvernement d'union, devant la fracture grandissante entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza et la révélation de discussions que le Hamas mènerait secrètement avec Israël.

Le 17/06/2015 à 17h29

L'annonce de la démission a donné lieu à une confusion, révélatrice de la profonde crise politique palestinienne. Nimr Hamad, conseiller du président Mahmoud Abbas, a commencé par annoncer que "Hamdallah (avait) remis sa démission à Abbas qui lui a ordonné de former un nouveau gouvernement", avant d'être démenti par le porte-parole de la présidence Nabil Abou Roudeina.

Hamdallah a bien présenté sa démission au présidentAbbas qui ne l'a ni acceptée, ni rejetée, a dit un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) sous le couvert de l'anonymat. En fait, l'avenir du gouvernement pourrait se décider lundi lors d'une réunion du Comité exécutif de l'OLP, direction palestinienne collégiale et resserrée, a-t-il dit.`

En attendant, le gouvernement reste en place et, même dans l'éventualité d'une démission, resterait en place jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé, a-t-il dit.

Ces développements sanctionnent la persistance des dissensions palestiniennes et l'incapacité d'agir du gouvernement d'union formé en 2014, précisément pour mettre fin aux divisions entre le Fatah laïque et modéré de Mahmoud Abbas, et le Hamas, le mouvement islamique aux commandes dans la Bande de Gaza.

Près de tomber depuis longtemps

L'OLP, dominée par le Fatah, et le Hamas s'étaient réconciliés en avril 2014 après des années de déchirements qui ont tourné à une quasi-guerre civile en 2007. Un gouvernement d'unité avait été constitué, composé de technocrates soutenus par le Fatah et le Hamas, peu avant la guerre de l'été dans la Bande de Gaza.

En fait, ce gouvernement a toujours été incapable d'exercer son autorité dans la Bande de Gaza, où le Hamas n'a donné aucun signe, malgré la réconciliation, de vouloir lui céder le pouvoir pris par la force en 2007.

A plusieurs reprises déjà, le gouvernement d'union a paru près de tomber. Mais le président Abbas se serait surtout alarmé de contacts indirects que le Hamas, court-circuitant l'Autorité palestinienne, aurait avec l'ennemi israélien pour tenter de conclure une trêve durable dans la Bande de Gaza.

Un gouvernement de politiques

Des contacts ont eu lieu grâce à des intermédiaires arabes et européens pour consolider le cessez-le-feu informel qui a mis fin à la guerre de 2014, ont indiqué mardi des sources au sein du Hamas. Si l'Autorité accepte la possibilité d'un accord qui lui échapperait entre le Hamas et Israël, "c'est toute l'idée d'un Etat palestinien qui disparaît complètement", explique un responsable de l'OLP.

Les discussions internes aux Palestiniens ont mis en lumière la nécessité d'un gouvernement, non plus de technocrates mais de politiques, a-t-il ajouté.

Un tel gouvernement peut-il associer le Hamas? Ce dernier a dit officiellement refuser une dissolution à la seule instigation du président Abbas.Les perspectives de création prochaine d'un Etat palestinien ont rarement paru plus sombres.

Le 17/06/2015 à 17h29